Un atelier créatif : une approche des techniques de dessin

Objectifs

• Permettre à l'enfant de toucher puis de reconnaître les matières
• Prendre conscience de la variété des moyens picturaux
• Encourager les enfants à découvrir les matières et les couleurs, par une exploitation libre des matières
• Classer des images suivant des caractéristiques picturales (images découpés, peinture à l'huile, aquarelle)
• Réaliser une œuvre en groupe en suivant les différentes techniques picturales
• Faire découvrir à l'enfant des gestes (étaler, mélanger,…)

Déroulement de l'activité

Vous pouvez séparer votre groupe-classe en trois ateliers. Selon la durée que vous voulez donner à cette activité et la manière dont vous voulez travailler avec la classe, les enfants doivent tourner (et donc faire les trois activités) ou chaque groupe est « responsable » d'une technique et la présente ensuite aux autres. Dans ce cas, pourquoi ne pas organiser une exposition collective dans la classe ou dans les salles collectives de l'école (réfectoire, couloirs, entrée) ? Vous pouvez également demander aux enfants d'expliquer, avec leurs mots, ou avec leurs gestes, aux autres enfants de la classe comment ils ont réalisé leur œuvre et quels sont les effets, en regard des autres techniques. Si vous consacrez plus de temps à cette activité, vous pouvez faire tourner les enfants, pour qu'ils se familiarisent avec les trois techniques et puissent, par l'expérimentation, faire la différence entre les techniques et les résultats.

La gouache / le relief

Pour cette activité, vous aurez besoin d'un tablier, d'une feuille de papier blanche de format A3 relativement épaisse (125 gr), de gouache épaisse de différentes couleurs (plutôt pastel : gris, vert, bleu, jaune), de mousse (morceau d'éponge, par exemple) et de bâtonnets plats et courts (type bâtons d'esquimau). Pour les plus petits (3-4 ans), il est préférable de fixer la feuille sur un plan vertical (chevalet, tableau, mur de la cour de récréation). Les couleurs de gouache sont disposées dans un récipient (coupelle, assiette,…) et les bâtons de bois sont disposés sur chaque récipient ; les morceaux d'éponge sont placés à proximité.

Vous pouvez mettre, au centre de la table, une reproduction couleur de l'image du film L'oiseau et la baleine, comme source d'inspiration. Vous pouvez également photocopier (en noir et blanc) cette image afin que les enfants puissent, dans un second temps, découper (avec ou sans aide, suivant l'âge) les personnages principaux (la baleine et l'oiseau) et les coller sur leur toile.

Donnons comme consigne aux enfants d'étaler la peinture d'abord avec le morceau d'éponge pour bien étaler la peinture puis à l'aide du bâton d'esquimau. Ils peuvent étaler, mélanger sur leur feuille, étirer la matière et tester toutes sortes de manières de peindre. Cette activité libre leur permet de découvrir que de la gouache peut créer des effets de relief et que les couleurs sont franches et opaques.

Une fois l'œuvre séchée, invitons les enfants à toucher leur œuvre et à se rendre compte de ce relief.

• Y a-t-il du relief ?
• Voit-on encore apparaître la feuille là où il y a de la peinture ?
• Les couleurs sont-elles pastel ou plutôt vives ?
• La lumière (naturelle et/ou artificielle) fait-elle changer l'œuvre ?

L'aquarelle

Pour cette activité, vous aurez besoin d'un tablier, d'une feuille de papier blanche de format A3 relativement épaisse (125 gr), de palette d'aquarelle, de pinceaux et d'eau

Vous pouvez mettre, au centre de la table, une reproduction couleur de l'image du film L'Odyssée de Choum, comme source d'inspiration. Vous pouvez également photocopier (en noir et blanc) cette image afin que les enfants puissent, dans un second temps, découper Choum (avec ou sans aide, suivant l'âge) et le coller sur leur toile.

Donnons comme consigne aux enfants d'utiliser leur pinceau, préalablement trempé dans l'eau. Ils sont libres d'utiliser les couleurs qu'ils désirent. Cette activité libre leur permet de

créer une œuvre personnelle et de découvrir que l'aquarelle crée des couleurs pastel, qu'elle laisse apparaître la feuille et qu'il n'a a pas de relief.

Une fois l'œuvre séchée, invitons les enfants à toucher leur œuvre.

• Y a-t-il du relief ?
• Voit-on encore apparaître la feuille là où il y a de la peinture ?
• Les couleurs sont-elles pastel ou plutôt vives ?
• La lumière (naturelle et/ou artificielle) fait-elle changer l'œuvre ?

Les papiers découpés et collés sur fond uni

Pour cette activité, vous aurez besoin d'une feuille de papier noire de format A3, de gommettes de couleurs et de formes variées / ou de papiers de couleurs différentes coupés + de la colle.

Vous pouvez mettre, au centre de la table, une reproduction couleur de l'image du film Le Nid, comme source d'inspiration. Pour les plus petits ou les enfants qui ont besoin d'être accompagnés, vous pouvez également photocopier (en noir et blanc) cette image afin que les enfants puissent l'utiliser comme modèle et coller les gommettes ou les papiers colorés sur ce modèle.

Donnons comme consigne aux enfants de réaliser une œuvre « à la manière » du film. Ils peuvent tenter de réaliser un oiseau, mais ils peuvent également être libres et disposer les formes de couleur suivant leur inspiration.

La représentation des personnages

Si la distinction entre dessin et photographie ne semble pas claire dans l'esprit des enfants, l'on peut mettre en rapport les illustrations des trois films avec des photographies animalières. Cette étape permet également de montrer que, dans les films L'Odyssée de Choum et L'Oiseau et la Baleine, les représentations animalières sont relativement proches de la réalité, ce qui n'est pas le cas du Nid. Dans Le Nid, les animaux sont représentés par une juxtaposition de formes géométriques qui ne sont pas liées entre elles. Certes, les représentations de Choum ne sont pas des dessins détaillés, telles que des représentations animalières mais les dessinateurs ont utilisé des photographies et des vidéos d'animaux réels pour s'inspirer de leurs caractéristiques formelles, de leurs mimiques, de leur manière de se mouvoir, etc.

Dans Choum, les personnages sont représentés tout en «rondeur». Le traitement des chouettes, recouvertes de duvet, donne l'impression de douceur. Les grands yeux de la chouette sont expressifs. On comprend ses sentiments même si elle ne parle pas (bonheur, tristesse). Les formes sont douces et courbes, il n'y a pas de formes franches ou anguleuses. Le producteur a choisi de ne pas faire de contour autour des personnages. Les personnages se révèlent en douceur par la lumière et la distinction entre les couleurs des formes et du fond.

Les formes dans L'Oiseau et la Baleine sont douces également. Le choix de la baleine, un personnage tout en rondeur, avec de grands yeux, permet d'attendrir le jeune spectateur et de faire passer ses émotions (tristesse, joie). Cependant, les teintes plus foncées des personnages (notamment de la baleine) donne l'impression qu'il se détache plus du fond. Au contraire, dans Le Nid, les personnages ne sont pas ronds. Ils sont formés de formes géométriques. Les formes sont franches et anguleuses.

Comparons les films à d'autres œuvres

Objectif

• Se familiariser avec des œuvres d'art et les comparer à la mise en image des films

Déroulement de l'activité

Présentons aux enfants les trois images issues des films ainsi que plusieurs autres images. Ces images sont issues d'autres animations ou sont des œuvres d'art, que l'on peut notamment retrouver dans des musées. Les enfants sont-ils capables d'apparier les images des 3 films avec les autres images sur la base de leur dessin, de leurs couleurs et des caractéristiques qui ont été mises en évidence par l'activité précédente ?

Les trois courts et moyen métrages
Le Nid	L'oiseau et la baleine	L'Odyssée de Choum
D'autres œuvres ou réalisations Cliquez sur les images pour en obtenir une version agrandie. Les références des œuvres sont indiquées plus bas dans les commentaires.
C1	C2	C3
C4	C5	C6
C7	C8	C9
C10	C11	C12

L'on propose les rapprochements suivants qui peuvent cependant être discutés ou nuancés. Les ressemblances ne doivent évidemment pas masquer les différences entre toutes ces œuvres.

Le nid

C6 : Image tirée du film d'animation Le Merle de Norman McLaren (1959)

C1 : Auguste Herbin, paix, 1946 (gouache sur papier, 35 x 45 cm)

C8 : une image du film An optical poem d'Oskar Fischinger (1938)

C12 : Vassily Kandinsky, Plusieurs cercles, 1926 (huile sur toile, 140 x 140 cm)

L'oiseau et la baleine

C2 : Caspar David Friedrich, Le Moine au bord de la mer, entre 1808 et 1810 (Huile sur toile, 110 x 171,5 cm)

C4 : Claude Monet, Saint-Georges-Majeur au crépuscule, 1908 (huile sur toile, 65,2 x 92,4 cm)

C7 : Yvan [Konstantinovich] Aivazovsky, Navire au coucher du soleil au large de Cap Martin, 1859 (huile sur toile, 61,5 x 90,5 cm)

C11: William Turner, Flint Castle, 1838 (Aquarelle sur papier)

L'Odyssée de Choum

C3 : La Reine Soleil, un dessin animé de Philippe Leclerc (2007)

C5 : Mon voisin Totoro, un dessin animé de Hayao Miyazaki (1988)

C9 : Ponyo sur la falaise, un dessin animé de Hayao Miyazaki (2009)

C10 : Pinocchio, un dessin animé d'Enzo d'Alo (2013)

Lorsque les enfants ont regroupé les images, interrogeons la manière dont ils les ont classées :
À partir des couleurs ? Des fonds ? Des formes ? De ce qui est représenté ?
Y a-t-il eu des discussions au sein des groupes ?

Il est également intéressant de confronter des avis, si les enfants n'ont pas classé les images de la même façon selon les groupes (dans cette activité, il n'y a pas de « bonne réponse », chaque enfant ou groupe mettra en évidence des différences ou des ressemblances).

Nous pouvons conclure l'activité en faisant remarquer que Le Nid est proche d'œuvres abstraites (elles ne représentent pas la « vraie » forme). Les personnages sont sur fond noir et/ou uni foncé. Les formes sont de couleurs vives et se détachent du fond.

L'Oiseau et la Baleine est plus proche d'œuvres que l'on peut rencontrer dans les musées, de tableaux . On voit des taches ou des tapis de couleurs. Ces couleurs présentent beaucoup de nuances : on devine les traces des coups de pinceau. Les couleurs sont souvent très vives ou contrastées.

Enfin, Choum est proche de certains dessins animés, qui passent à la télévision ou au cinéma. Remarquons cependant que dans Choum, il n'y a pas de traits autour des personnages, contrairement aux autres images. Dans la Reine Soleil cependant, les lignes de contour sont à peine esquissées ou même absentes. Dans Pinocchio, on remarque un procédé d'ombres à deux tons, en particulier à l'arrière des cheveux de Gepetto, sur son dos et sur son bras : il n'y a pas de dégradé, mais une opposition nette entre la partie éclairée (la manche qui est beige) et la partie plus sombre (l'arrière de la manche qui est brune).

Et si on réalisait un film ?

Objectif

• se familiariser avec le technique cinématographique du stop-motion

Déroulement de l'activité

Le Nid et l'Oiseau et la Baleine sont réalisés en stop-motion. Le stop-motion est une technique d'animation permettant de faire un film en faisant des prises de vue image par image. C'est un travail long, qui demande de la patience. L'avantage est qu'il ne nécessite pas de matériel coûteux et qu'il peut être adapté aux enfants de tout âge.

Pour cette activité, vous aurez besoin d'une tablette ou d'un téléphone (avec l'application gratuite Stop Motion Studio - disponible sur l'App Store et le Play Store), d'une grande feuille foncée (A2, ou 4 feuilles A4), de cubes géométriques de couleurs (ou de papiers découpés (ou pliés, suivant l'âge des enfants) en formes géométriques pour des enfants plus grands), d'une chaise ou une table (haute d'environ 50 cms) et d'un élément lourd (destiné à tenir le téléphone ou la tablette).

Il faut tout d'abord mettre en place la structure : la feuille noire sur le sol, les cubes posés dessus. On place la chaise le long de la feuille (les pieds empiètent sur la feuille). Sur la chaise, on place la tablette ou le téléphone. Sa caméra doit dépasser. Le téléphone est retenu par un élément lourd (j'ai utilisé un marteau pour faire contrepoids).

Pour une première expérience, nous n'allons pas imposer un scénario. Il suffit juste de décider comment vont bouger les objets (vers le centre, vers la droite, vers la gauche, vers l'extérieur). Pour faciliter la préhension des objets que l'on va faire bouger, pour des petits, nous allons préférer des cubes à des papiers de couleurs découpés ou pliés. On explique aux enfants qu'il faut déplacer les cubes en faisant de tout petits déplacements, de l'ordre de l'épaisseur d'un doigt ou deux. À chaque déplacement, le professeur prend une prise de vue. Mettez-vous d'accord sur les termes utilisés : « mise en place des cubes », « attention aux mains », « photo ». Chaque enfant peut être « responsable » d'un cube. L'enseignant·e nomme alors le ou les enfants qui doivent bouger le cube. C'est lui le « metteur en scène » du film. À la fin du film, les enfants peuvent bouger les cubes avec des distances plus importantes. Ces déplacements différenciés permettent de faire varier le rythme du film.

L'avantage de l'application, c'est que le résultat est immédiat : les enfants peuvent découvrir leur film directement. Pour information, 50 photographies donnent un film de 10 secondes.