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Une analyse réalisée par le centre culturel Les Grignoux
et consacrée au film
J'ai horreur de l'amour
de Laurence Ferreira Barbosa
France, 1997, 2 h 10


1. Le film

Le docteur Simonin est une jeune femme médecin qui est confrontée à deux patients très différents, Richard, qui se révèle être pour elle un persécuteur hypocondriaque, et Laurent, un garçon de son âge, séropositif qui refuse dans un premier temps d'envisager un traitement. Pour la réalisatrice, ce trio est l'occasion de s'interroger sur notre rapport à la maladie, qui nous oblige à prendre conscience de notre condition mortelle, mais aussi plus largement sur le sens de la vie.

[On remarquera que ce film et la fiche qui lui est consacrée datent de 1997 : la problématique du SIDA a certainement évolué depuis lors avec l'apparition notamment de nouvelles thérapies. On en tiendra compte dans la lecture de ce texte.]

2. À quels spectateurs est destiné le film?

Ce film relativement difficile sera vu avec des spectateurs motivés de préférence de plus de quinze ans et ouverts à un cinéma de réflexion. Il intéressera également un public d'étudiants du supérieur se destinant notamment à des carrières dans le domaine médical, paramédical, social, etc.

3. Parler différemment du SIDA

Laurence Ferreira Barbosa, réalisatrice de ce second long métrage après Les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel, confiait lors de sa venue à Lyon, avoir voulu parler du SIDA « autrement que sur le mode tragique ou extraordinaire». Le moins que l'on puisse dire, c'est que le cinéma avait en effet jusqu'ici montre le sida comme une maladie singulière ou survenant dans des univers particuliers : Les Nuits fauves, Noublie pas que tu vas mourir, Philadelphia, Un compagnon de longue date...

C'est le point de vue inverse qui est ici adopté : le sida tient une place importante dans le film, comme révélateur de rapports à la vie, à la mort, à l'amour et aux autres, mais comme peuvent l'être également d'autres maladies ou d'autres situations difficiles. Le SIDA n'est ici en aucun cas montré de façon absolument spécifique ou extraordinaire. En terme de démarche pédagogique ce parti pris paraît intéressant et incite à réfléchir et à travailler sur les représentations qu'un groupe peut avoir de différentes pathologies, le sida étant sans doute l'une des plus «chargées» de différentes représentations (mais un même travail sur l'alcoolisme, les toxicomanies, le tabagisme ou le mal de dos présentera .sans doute aussi beaucoup d'intérêt).

Une animation : les représentations du SIDA

Il est ainsi possible de demander dans un groupe à ce que chacun donne librement tous les mots qui lui viennent à l'esprit autour du terme «SIDA» (ou un autre). L'animateur ayant retranscrit toutes les réponses sur un tableau, peut ensuite opérer avec le groupe différentes classifications : ce qui renvoie à des éléments de connaissance ou à des éléments affectifs, ce qui se rapporte à des dimensions physiques, mentales ou relationnelles de la santé et de la maladie. Le troisième temps consistera à discuter collectivement ces premières étapes pour permettre à chacun de confronter sa propre vision, de la discuter, de la relativiser et pour parvenir éventuellement à une base commune si cela peut représenter un enjeu pour la vie du groupe.

Si le groupe est suffisamment amateur de cinéma, il serait aussi intéressant de le faire travailler sur les visions différentes que proposent d'autres films évoquant cette question du sida : beaucoup auront vu Philadelphia ou Les Nuits fauves notamment.

Pour plus de détails sur ce travail sur les représentations, nous vous renvoyons à la fiche d'aide à l'action élaborée par Fabien Tuleu et parue dans La Santé de l'homme n° 327.

Une autre animation : la maladie, l'amour, la mort

Cette animation (comme les suivantes) doit intervenir rapidement après la vision du film, par exemple le lendemain. Elle se déroulera de préférence dans un groupe restreint (d'une trentaine de personnes au maximum).

Dans cette animation comme dans la précédente, l'on propose aux participants de réfléchir aux principaux thèmes du film et notamment à la manière dont sont montrés le SIDA et toutes les réactions que cette maladie peut susciter. Pour mener cette réflexion, l'animateur soumet à chacun une série de citations extraites du film et accompagnées d'une échelle d'attitudes. Celle-ci doit permettre aux participants de noter (individuellement) dans quelle mesure ils se sentent proches intellectuellement ou affectivement de l'opinion exprimée : le degré zéro correspondra à une absence totale d'adhésion tandis que le degré 4 indiquera une adhésion très forte.

Vingt-huit citations sont données ci-dessous et évoquent des thèmes comme le SIDA, la maladie, la mort mais aussi l'amour ou le sens de la vie. En fonction de la motivation des participants, on peut évidemment restreindre le nombre de citations à évaluer. On peut également limiter le nombre de degrés des échelles d'attitudes notamment pour simplifier le dépouillement.

 

Citation 0 = je me sens éloigné
4 = je me sens très proche

On a tous des raisons de s'inquiéter. [1]

Je ne tiens pas à vivre à n'importe quel prix. [2]

La vie, c'est une injustice. [3]

Comment ne pas y penser quand on ne pense qu'à ça. [4]

Je ne serai pas la victime. [5]

Maintenant, je regarde la mort en face. [6]

Je suis toujours aussi incapable d'être en vie [7]

Tous ces gens qui se croient bons, généreux, intelligents, ils savent même pas qu'ils sont morts. [8]

L'amour, j'en ai vraiment ma claque. [9]

Franchement, je ne tiens pas tant que ça à la vie. [10]

Si je commence un traitement, je deviens un malade. [11]

Je suis en danger et tout le monde s'en fout. [12]

On est lâche, tous. Moi je le suis en tout cas. Quand je regarde autour de moi, je vois la lâcheté générale. [13]

Comment faire pour accueillir la mort ? On a oublié de nous l'apprendre. [14]

Un destin pareil, je ne me sens pas à la hauteur. [15]

Ce que je voudrais, c'est des histoires légères. [16]

Comment voulez-vous que j'oublie? [17]

Il n'y a rien de plus important que d'avoir du temps à perdre. [18]

Je suis déterminé à être le trouble-fête de ces jours frivoles. [19]

En général, le temps nous est compté. [20]

Quand je vois tous ces gens heureux, j'me dis, c'est pas possible : ils doivent faire semblant. [21]

Vous n'avez pas l'exclusivité du malheur. [22]

Il a fait son temps. Il est mort. N'en parlons plus. [23]

Les paranoïaques ont toujours des raisons de l'être. [24]

Mais il y a toujours un moment où on est content d'être en vie. [25]

En fait, j'ai tout mon temps. [26]

C'est pas si courant d'être amoureux. [27]

Je ne suis pas un terrain d'expérimentation pour la science. [28]

[1] Richard qui vient de faire le test du SIDA.
[2] Laurent à qui on annonce qu'il doit commencer un traitement.
[3] Laurent en discussion avec le chauffeur de taxi qui le prend pour un médecin.
[4] Richard qui attend le résultat de son test.
[5] Richard menaçant le Dr Simonin.
[6] Laurent face à Richard armé.
[7] La copine de Laurent.
[8] La copine de Laurent.
[9] L'ex-mari du Dr Simonin.
[10] Laurent.
[11] Laurent qui refuse de se soigner.
[12] Le Dr Simonin évoquant les menaces de Richard.
[13] La copine de Laurent.
[14] Laurent.
[15] Laurent.
[16] Laurent avec une chanteuse rencontrée dans un bar.
[17] La patiente âgée du Dr Simonin évoquant la mort d'un jeune résistant sous ses fenêtres.
[18] Laurent au Dr Simonin.
[19] Shakespeare cité par Richard quand il menace Laurent et le Dr Simonin.
[20] Une patiente séropositive(?) en discussion avec Laurent à l'hôpital.
[21] Le fils âgé d'un patient en phase terminale.
[22] Richard quand il menace Laurent et le Dr Simonin.
[23] La veuve d'un patient du Dr Simonin.
[24] Richard.
[25] Le chauffeur de taxi à Laurent.
[26] Laurent à une patiente à l'hôpital.
[27] Le Dr Simonin à son ex-mari.
[28] Laurent qui refuse le traitement.

 

Quand chacun aura répondu à ce questionnaire, on récoltera les réponses et on repérera les citations qui provoquent les réactions les plus extrêmes (soit un rejet total, soit une adhésion très forte) mais aussi les plus contrastées entre les participants (rejet des uns, adhésion des autres). Ce dépouillement se fera de manière relativement sommaire ou bien de façon plus élaborée si l'on dispose par exemple d'un micro-ordinateur (un tableur permettant facilement de calculer la moyenne des attitudes ainsi que l'écart-type). Si deux ou trois participants sont chargés d'un dépouillement systématique, les autres pourront pendant ce temps essayer d'attribuer chacune des phrases à son auteur, c'est-à-dire au personnage qui la prononce dans le film : ils auront sans doute envie de vérifier leurs impressions avec les réponses fournies ci-dessus, certaines attributions pouvant se révéler surprenantes.

Après le dépouillement, la discussion portera notamment sur les citations ayant provoqué les réactions les plus contrastées : les participants seront invités à justifier leurs opinions les uns vis-à-vis des autres mais également à essayer de rendre compte de certaines opinions exprimées dans le film avec lesquelles ils se sentent pourtant en désaccord. Pour l'animateur, il s'agira d'amener les spectateurs à prendre conscience du point de vue d'un personnage sans doute éloigné d'eux mais dont le film doit permettre de rendre compte.

4. Grandeurs et misères des professions de santé

Un autre thème est présenté dans le film de façon particulièrement décalée par rapport aux représentations les plus habituelles : il s'agit du pouvoir médical. L'image classique des professionnels de santé et en premier lieu des médecins, est celle du savoir, de la connaissance, de la science et du pouvoir quasi magique que ces compétences confèrent à leur détenteurs. Ce pouvoir sur la vie et sur la mort est analysé de façon magistrale dans plusieurs ouvrages de Michel Foucault (Naissance de la clinique, Histoire de la folie...).

Le docteur Simonin qui est le personnage central de J'ai horreur de l'amour doute au contraire de beaucoup de choses : de ses connaissances, de son savoir-faire et (bien sûr !), d'abord d'elle-même. Ce côté décalé par rapport à l'image classique d'une certaine certitude médicale est apparemment travaillé tout au long de la mise en scène, jusque dans les tenues vestimentaires de Simonin qui fleurtent souvent avec le désuet. Son personnage reste cependant en permanence humainement crédible car proche des incertitudes de la moyenne des mortels !

Il est bien évident que ce n'est pas de l'incertitude et de l'insécurité que nous allons chercher chez le médecin, l'infirmière, le kinésithérapeute, etc. Mais il est intéressant d'interroger ce que cette part d'incertitude et de vulnérabilité (chez le docteur Simonin par exemple) redonne d'humanité et d'accessibilité à des professionnels de santé souvent inaccessibles.

Une animation

Quel doit être le rôle d'un médecin? Au-delà des actes cliniques, quel doit être son champ d'action ? et ses limites ? À travers le cas sans doute atypique du Dr Simonin, l'animation souhaite faire prendre conscience aux participants des dimensions multiples et, pour une bonne part, implicites de la fonction médicale.

Les participants se répartiront en petits groupes de trois ou quatre personnes. Chacun de ces groupes recevra deux ou trois extraits du film (résumés sur un bout de papier) sur lesquels il devra mener une double réflexion [1] :

  • Le comportement du Dr Simonin dans cet extrait leur paraît-il conforme à son rôle de médecin?
  • Qu'est-ce qui justifie la norme du comportement du médecin dans cette situation (indépendamment du fait que le Dr Simonin s'y conforme ou non) ?

Parmi les situations qu'il est possible d'évoquer, nous avons retenu les suivantes [2] :

  • Au début du film, le Dr Simonin répète ce qu'elle va dire au téléphone à Laurent : «...Il ne faut pas y voir un signe irréversible mais simplement une étape dans le développement de la maladie...»
  • Le Dr Simonin fume à de nombreuses reprises dans le film, y compris avec certains patients.
  • Devant des amis, le Dr Simonin évoque le cas d'un malade au stade terminal : «Sa femme, elle sait, mais elle attend quelque chose que je peux pas lui dire... Il va crever... Qu'est-ce que j'y peux...»
  • Elle fait remarquer à son nouveau «secrétaire» qu'on ne dit pas «client» mais «patient».
  • À Laurent qui refuse tout traitement, le Dr Simonin réplique : «Vous avez le droit de ne pas en vouloir, mais moi, j'ai le droit d'espérer ».
  • À Laurent qui refuse d'être «un terrain d'expérimentation pour la science», le Dr Simonin réplique : «Vous croyez savoir, et vous ne savez rien» [à propos de l'efficacité des traitements].
  • Lorsqu'elle annonce à Laurent qu'il doit suivre un traitement, le Dr Simonin est derrière son bureau. Mais quand il se lève en refusant toute idée de traitement, elle se lève à son tour et le rejoint de l'autre côté du bureau : elle se plante juste à côté de lui, créant une très grande proximité physique sinon mentale.
  • Laurent que le Dr Simonin accompagne à l'hôpital lui fait remarquer qu'elle est complètement angoissée car elle lui pince le bras. Elle dénie le fait, puis s'en va malgré sa promesse.
  • Le Dr Simonin essaie d'avoir une relation sexuelle avec Richard. Lorsque celui-ci s'écarte d'elle, elle explique qu'elle aussi est complètement angoissée à cause notamment d'un patient séropositif qu'elle a dû accompagner à l'hôpital.
  • Le Dr Simonin écoute Laurent qui lui parle d'un rêve où elle est mise en scène, puis, apparemment vexée, lui réplique : «Vous ne me faites pas de peine».
  • À Richard qui lui confie ses angoisses dans l'attente de la réponse au test du SIDA, le Dr Simonin répond : «Essaie de ne plus y penser... Change-toi les idées».
  • Le Dr Simonin fait à la copine de Laurent, qui est toxicomane, une ordonnance de tranquillisants en affirmant qu'il s'agit d'une exception.
  • Le Dr Simonin donne à la copine de Laurent, qui est toxicomane, l'adresse d'un psychiatre qui, dit-elle, est sans doute en vacances.
  • Richard essaie de se pendre au domicile du Dr Simonin qui s'enfuit et appelle au secours. Lorsqu'elle rentre, elle lui dit : «J'ai eu peur. J'ai agi sans réfléchir».
  • À Laurent qui se plaint des problèmes qu'il rencontre avec les filles, le Dr Simonin répond que c'est le symptôme normal d'une baisse de libido.
  • À Laurent qui explique qu'il a refusé d'accompagner une fille qui l'invitait, le Dr Simonin réplique : «Elle a du croire qu'elle avait affaire à une coquette. C'est un comportement courant de nos jours. Les hommes considèrent qu'on n'a que ça à faire, leur courir après. Quand il s'agit de passer à l'acte, ils font des manières; quand ils se donnent, ils ne se donnent qu'à moitié, et après ils nous en veulent à mort.»
  • À Laurent qui se plaint des problèmes qu'il rencontre avec les filles, le Dr Simonin réplique : «Vous n'êtes pas le seul à avoir des problèmes».
  • Le Dr Simonin demande à Laurent de la mettre en contact avec quelqu'un qui pourrait faire peur à Richard, son persécuteur hypocondriaque.
  • Chez le fils (relativement âgé) d'un malade en phase terminale, qui ne comprend pas que les gens autour de lui paraissent heureux, elle répond : «Je dirais que vous êtes dépressif».

5. Attitude par rapport à la maladie

Laurent et Richard représentent l'opposition de deux archétypes d'attitudes face à la maladie : le premier la refuse et essaie de la tenir le plus à distance possible, le deuxième y trouve son identité et a même besoin de s'inventer des maladies pour exister.

Laurent est séropositif mais ne veut pas accepter l'évidence : «si je commence un traitement, je deviens malade» (une attitude préventive devient ici synonyme de mort ... ). Il ne cherche même pas à lutter contre la maladie et à la repousser, mais plutôt à la nier. «Être malade ce n'est pas mon identité, c'est bien la dernière chose qui ferait mon identité » dit-il à un jeune militant qui lui propose de rejoindre une association de lutte contre le SIDA, montrant aussi toute l'ambiguïté qu'il peut y avoir entre reconnaître et vivre avec sa maladie mais aussi le danger de s'identifier trop fortement à elle... L'attitude de Laurent évoluera vers une acceptation et un traitement de sa maladie dans un mélange de confiance et de volonté de séduction du docteur Simonin.

Richard s'invente au contraire des maladies qu'il n'a pas. Au delà du portrait clinique d'un hypocondriaque, son attitude montre que la maladie peut-être une façon d'exister, d'être objet d'intérêt et d'attention, pour soi-même comme aux yeux des autres. Et il se révèle au delà de son attitude ridicule et comique en déclarant à Laurent : «vous n'avez pas l'exclusivité du malheur ».

Une animation

L'animation doit amener les participants à s'interroger sur les motivations diverses et multiples qui peuvent conduire un patient dans le cabinet d'un médecin généraliste. Après leur avoir exposé cet objectif qui est inspiré directement du film, on leur fournira une grille d'analyse destinée à décrire de manière systématique le comportement des deux personnages principaux, Richard, le persécuteur hypocondriaque, et Laurent, le patient séropositif : le plus simple sera de diviser le groupe en deux puis d'inviter les uns et les autres à échanger les résultats de leurs observations.

Cette grille comprendra les éléments suivants :

Comment définir les rapports du personnage avec :

• le médecin :

pourquoi vient-il le voir ? que lui demande-t-il ?

réponses suggérées par l'animateur en cas de blocage : des soins, des médicaments, des analyses (médicales), de l'écoute, de l'amour, de la compassion, des réponses...

• la maladie :

réponses à suggérer éventuellement : il se croit malade, il veut être malade, il est obsédé par la maladie, il refuse d'être malade, il ne veut pas admettre qu'il est malade, il a peur de la maladie...
Il peut être utile de faire remarquer aux participants que l'attitude du personnage peut évoluer au cours du film

• la mort :

réponses à suggérer éventuellement : il a peur de la mort, il ne pense pas à la mort, il veut apprivoiser la mort...

• l'amour :

réponses à suggérer éventuellement : il a horreur de l'amour, il craint l'amour, il recherche des amours de passage, il désire et fuit l'amour en même temps...
Ici aussi, on peut faire remarquer que l'attitude des personnages peut évoluer ou être double, ambiguë, ambivalente...

 

La mise en commun des observations devrait permettre notamment de comparer de manière contrastée les deux personnages qui représentent manifestement deux extrêmes (au moins sur certains points) dans l'attitude que peuvent adopter les patients qui consultent un médecin.

Si l'animation se révèle fructueuse, on pourra proposer comme dernier sujet de réflexion la question suivante : quelle est l'éventuelle cohérence du comportement des deux personnages, comportement qui a été décrit jusqu'à présent de manière fragmentée (à travers les quatre points de la grille d'analyse précédente)? Il est clair en effet que l'attitude de Richard ou de Laurent à l'égard de la maladie n'est pas indépendante de celle qu'ils ont notamment pas rapport à la mort et que le tout rejaillit sans doute sur la relation qu'ils entretiennent avec leur médecin. Enfin, le film suggère qu'il y a sans doute certaines relations entre ces différents traits et le comportement amoureux du personnage. À chacun d'apprécier la pertinence de ces observations.


[1] On remarquera qu'un des avantages à travailler à partir d'un film est de pouvoir susciter chez les participants des réactions ou des jugements de valeur très forts dans la mesure où ils portent sur une situation fictive.
[2] Les extraits sont donnés ici dans l'ordre du film mais on évitera de proposer au même groupe des extraits qui se suivent de trop près.

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