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Camille SCHMITZ

hommage

Camille Schmitz est mort ce mercredi 5 mai d'une crise cardiaque qui ne lui a laissé aucune chance. Camille était, est une figure de proue du monde associatif indépendant liégeois. Un grand homme.

"Travailleur socio-culturel" naturel, il a littéralement porté la constitution des Grignoux dès les années 70, dans la foulée de mai 68.

C’est lui en effet qui a provoqué la création de la maison des Grignoux (18, rue Hocheporte) en fédérant des dizaines d'associations militantes existantes – groupes politiques, de travailleurs sociaux, de pédagogie alternative, de théâtre-action,… – sur un projet commun autogestionnaire.

Ce centre culturel indépendant, constitué notamment en réaction à la création des Chiroux, maison de la culture officielle, se définissait comme une réplique à la culture dominante.

Bien sûr Camille n'a pas fait seul cette maison des Grignoux, c'est une œuvre collective mais il en était l'architecte principal et surtout tenace.

Cette maison a été rénovée de fond en comble par les militants. Des heures et des heures de travail bénévole. Et une rénovation exemplaire qui a abouti au classement de l'édifice en 1991 (intérieur et extérieur). Les Grignoux en étaient locataires…

C’est aussi durant ces années 70 que, parallèlement, Camille et les Grignoux furent, aux côtés des travailleurs et du SETCa, très actifs lors de la fermeture du Grand Bazar, moment important de la vie socio-économique liégeoise.

Faisant partie de l’une des associations fondatrices de l’asbl, Camille s’est aussi arraché les cheveux et la barbe lors de l'élaboration des statuts des Grignoux et du difficile exercice d'équilibrage entre ses différents groupes membres. Les statuts furent signés en 1978, dans la magnifique cave voûtée de la rue Hocheporte où se dérouleront bien d’autres événements politiques, musicaux, culturels et festifs dans les années suivantes…

Tous les militants de cette époque se souviennent avec précision des années de la rue Hocheporte.

Camille était alors membre du CTL, qui possédait une imprimerie, un centre de documentation, un groupe de femmes militant pour les droits des femmes et un atelier audiovisuel.

On comprend mieux les piliers des Grignoux : cinéma, animation, journal et dossiers pédagogiques…

Camille a été le premier travailleur permanent des Grignoux avant de laisser la place, en 1978, à des travailleurs CST engagés pour coordonner et faire travailler ensemble les différents groupes des Grignoux tout en s'ouvrant aux associations extérieures.

Puis, avec les autres militants, il a laissé carte blanche à ces premiers travailleurs pour l'animation des lieux.

Ce sera donc le départ de l'activité cinéma au Parc en 1979, avec la première Semaine du cinéma, dont la  programmation sera portée par une dizaine d'associations internes et externes aux Grignoux.

Depuis lors, il est toujours resté à nos côtés, dans les multiples combats pour le développement culturel gardant les principes de base dont il était largement à l’initiative, en participant à nos activités politiques, associatives et aux soirées film + débat, ou à la Brasserie Sauvenière où, avec sa compagne Jacqueline, il aimait à se retrouver et rencontrer d’anciennes et de nouvelles têtes.

Car Camille était sans cesse à la recherche de mise en réseau, de mise en lien, de nouvelles rencontres…

Mais lui qui adorait provoquer les synthèses n'était pas nécessairement synthétique. Lors de ses prises de paroles, dans ses conversations privées même, il tenait toujours à remonter à la genèse pour développer sa pensée, ce qui allongeait souvent les retrouvailles…

Camille a également provoqué et participé à bon nombre d’autres créations durables qu’il a aussi conduites vers l’autonomie.  D'autres que nous en parleront certainement mais citons néanmoins déjà Barricade, le Beau Mur...

Camille n'aimait pas que l'on parle de lui, il se voulait tout simplement un discret efficace, mettant toujours le projet collectif au premier plan, tout en sachant que l'individu est essentiel dans cette démarche. C'était un vrai socialiste (vous avez compris, on ne parle pas ici d’un parti).

Il était ô combien essentiel, il manquera à Liège et aux alternatives.

Nos pensées solidaires à tous ses proches.

Les Grignoux