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Les Grignoux en 2020, ébauche de bilan

presse

Écrire que l’année 2020 fut compliquée pour les Grignoux est une douce litote. Deux mois et demi d’ouverture en début d’année, puis quatre mois à jauge réduite, avec peu de films porteurs à proposer au public cet été, avant un reconfinement qui est loin d’être achevé ; avec les brasseries fermées elles aussi, c’est la grande majorité des métiers des Grignoux qui ont dû être mis en sommeil.

En 2020, nous avons accusé une chute de fréquentation majeure pour l’ensemble de nos 13 salles (-68% à Liège et - 66% à Namur - nous sommes en deçà de 200.000 entrées, contre 608.000 en 2019).

C’est « mieux » (si l’on peut dire) que ce qui est annoncé par la France et par ceux des grands multiplexes belges qui ont déjà communiqué leur bilan, et qui annoncent une chute qui va de 70 à 80% (voire 85%) pour certains.

On peut trouver deux explications à cette différence :

Tout d’abord, les salles d’art et essai sont moins dépendantes des « blockbusters » adultes et enfants que les multiplexes. Et ces cinémas n’ont pu compter sur aucun film « porteur » pendant l’été, à part Tenet, sorti en toute fin d’été et qui a eu un succès plutôt controversé.

De surcroît, nous avons réellement été soutenus par notre public cinéphile entre juillet et octobre. La programmation des Grignoux, qui mêlait films « pointus », documentaires, films classiques et sorties traditionnelles art et essai, a réellement payé malgré le très beau temps, le port du masque obligatoire en salles et les jauges réduites.

Pendant les quatre mois de réouverture partielle cet été, on remarque que ce sont les films du patrimoine, les documentaires ou les séances avec présentation ou animation qui ont attiré du public.

Notons aussi que le programme de matinées scolaires auquel les Grignoux attachent tant d’importance, que ce soit pour le fondamental, les primaires ou le secondaire, n’a cette année fonctionné que jusqu’à la mi-mars, soit à peine deux mois et demi. En effet, en septembre, il n’y a eu que quelques séances pour les tout-petits avant que l’épidémie ne reprenne vigueur.

Meilleurs taux d’occupation par salle cet été :

- Le miroir
- The lighthouse
- Fight Club
- St-Nicolas est socialiste
- Corpus christi
- Adieu les cons
- Yakari
- Tenet

Le top 10 des meilleures entrées 2020 n’a pas beaucoup de sens puisqu’il mêle des films qui sont sortis dans des salles en pleine capacité et d’autres en jauge réduite, parfois jusqu’à 30%. Le voici néanmoins avec les réserves de rigueur :

- 1917 : 13 989 - film sorti avant le 1er confinement
- Tenet : 5 940 - entre 2 confinements (jauge réduite)
- Les filles du Docteur March : 5 208 - film sorti avant le 1er confinement
- La bonne épouse : 4 362 - entre 2 confinements (jauge réduite)
- Yakari : 3 888 - entre 2 confinements (jauge réduite)
- Jojo rabbit : 3 494 - film sorti avant le 1er confinement
- Scandale : 3 359 - film sorti avant le 1er confinement
- Antoinette dans les Cévennes : 3 223 - entre 2 confinements (jauge réduite)
- Judy : 2998 - film sorti avant le 1er confinement
- L’Odyssée de Choum : 2 225 - sorti pour Anima et puis en été (jauge réduite)

Il nous est difficile de nous prononcer sur ce que sera l’année 2021. Nous pouvons juste rappeler aux responsables politiques que les lieux culturels (cinémas, théâtres, salles de concert...) ont prouvé qu’ils pouvaient s’adapter à un protocole sanitaire strict, et que nous comprenons de moins en moins les incohérences des décisions du CNS lorsque nous constatons (par exemple) des aéroports bondés alors que nos salles restent fermées. Quitte à jouer une fois encore les Cassandre, nous voulons redire que la fermeture des lieux culturels nuit gravement à la santé mentale, à l’éducation. Elle augmente encore un peu plus les inégalités sociales, elle restreint les plus jeunes dans leur processus d’éducation.... Il est urgent que le secteur puisse obtenir des perspectives claires et sur un long terme pour pouvoir organiser une réouverture de façon intelligente et raisonnée.