Notre journal n°283 est dans les bacs depuis hier et arrivera dans les boîtes aux lettres dans les heures qui viennent...
Quels plaisirs ces retrouvailles avec le papier, la rédaction des textes, l’anticipation via une programmation à cinq semaines – même avec sa dose supplémentaire d’incertitudes, de paris, de risques ! Revoilà donc notre journal, avec ses 16 pages bien tassées qui font la part belle à la comédie dans tous ses états et aux activités.
C’est une joie de vous signifier par là que nous avons voulu, comme un geste fort, regarder vers l’avant, vers ce futur proche trop longtemps suspendu. On ne vous fera pas de couplet sur notre triste sort estival et les contraintes qui s’accumulent : vous les vivez tout comme nous. Pas question non plus de se cacher la tête dans le sable en faisant comme si tout allait bien et était redevenu « comme avant » : on en bave ! Mais voyons comment on invente la suite avec vous, car malgré les revers, cette féroce conviction de l’importance de la salle et de son côté rassembleur nous anime plus que jamais. Le présentiel, ce néologisme indélicat pour permettre au virtuel de se glisser à sa hauteur, n’a jamais été si essentiel. Quelles que soient les contraintes et les difficultés.
Car cet été, si la désertion des salles s’est marquée de manière très préoccupante, vous étiez là pour les activités qui ont parsemé juillet et août : concerts et ciné plein air, bien sûr, mais aussi scène ouverte du mercredi et rencontres en salle. Il y a eu quelques moments de grâce, en particulier quand des cinéastes, jeunes et moins jeunes, sont venus présenter leur film devant une salle « comble » (entendez : remplie au tiers de sa capacité dans le respect des mesures de distanciation physique…).
Fortes de votre intérêt, fortes de notre conviction que c’est là que se joue notre lien le plus étroit avec vous, les activités de cette rentrée sont nombreuses et variées : avant-premières (Poissonsexe, The painted bird), rencontre autour de l’hypnose en chirurgie (Ma voix t’accompagnera) ou de l’apprentissage d’une domesticité aux accents esclavagistes (Overseas) ; questions d’agriculture et d’élevage (Sur le champ !, Nous la mangerons…), ou encore de politique, celle, entre rififi et absurde, locale (Saint-Nicolas est socialiste), ou celle, glaçante, d’une extrême-droite policée (La cravate).
Quant aux films, s’il reste des incertitudes (la grille horaire est réalisée pour être la plus fiable possible, mais nous ne pouvons pas garantir sa vérité éternelle, nous vous conseillons donc de vérifier sur le site que chaque séance est bien maintenue), le soulagement est au rendez-vous : les distributeurs n’ont pour la plupart pas botté en touche en attendant des jours meilleurs, et proposent quelques-uns de leurs titres les plus savoureux, légers et malins à la fois : Rocks, incontournable ; les marivaudages d’Emmanuel Mouret (Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait) ; une randonnée chahutée par un âne et un amant qui renâclent de concert (Antoinette dans les Cévennes) ou la relecture drolatique de David Copperfield par le réalisateur de La mort de Staline (The personal history of David Copperfield).
Qui plus est, pour cette rentrée, nous gardons le tarif de l’été – 7 € en prix de soutien (merci, vous êtes nombreux à le choisir aux caisses !) ou 5,2 € – tout en acceptant à nouveau les abonnements et les passeports étudiants. Notre politique tarifaire s’est développée, il y a des années de cela, sur l’idée de l’accessibilité au plus grand nombre, et nous y restons fermement accrochés.
Le cinéma vivra – les tournages ont repris, les producteurs respirent un peu plus, les artistes et techniciens retrouvent, trop timidement, mais c’est un début, du boulot et de la considération. Faisons en sorte que les moyens suivent, battons-nous pour la revalorisation de ces métiers indispensables.
Quant à la salle, elle aussi peut et doit revivre, et ce sera grâce à vous, à votre conviction et à votre curiosité !
LES GRIGNOUX
NB : Notre site est à jour, les préventes en ligne pour nos événements s’ouvriront dans les heures qui viennent. N’hésitez pas à acheter vos places à l’avance (la capacité de nos salles est toujours limitée) et à partager cet article ou nos événements sur les réseaux sociaux. Nous avons besoin de vous ! Merci pour votre fidélité et votre soutien...