All Shall Be Well met délicatement en lumière un couple lesbien âgé dont la douceur et la générosité contrastent avec les injustices persistantes envers les personnes queers
Pat et Angie, la soixantaine, vivent ensemble depuis trente ans. Elles mènent une vie confortable, faite de petits plaisirs culinaires et d’escapades dans la nature. Ce bonheur est hélas brisé par la mort de Pat. Tandis qu’Angie tente de s’en relever, la famille de Pat prend une série de décisions sans l’informer, jusqu’à convoiter l’héritage de la défunte.
Dans ce film très doux, Ray Yeung décrit d’abord l’intimité de Pat et Angie. Dès lors que se produit le drame, il laisse entrevoir peu à peu les injustices auxquelles Angie doit faire face, capturant avec justesse la complexité nouvelle de ses relations avec sa belle-famille. Au-delà de l’émancipation tardive et du deuil d’Angie, le cinéaste explore ainsi en profondeur les inégalités et préjugés dans une société marquée par les traditions, où le mariage gay n’existe pas. Récompensé à Berlin, All Shall Be Well se distingue par sa tendresse lumineuse et s’impose comme un plaidoyer pour la reconnaissance des droits des personnes queers.
LES GRIGNOUX