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Laetitia Carton adresse ce film à son ami Vincent, mort il y a dix ans. Vincent était sourd. Il l’avait initiée à la langue des signes. Elle lui donne aujourd’hui des nouvelles de son pays, ce monde inconnu et fascinant, celui d’un peuple qui lutte pour défendre sa culture et son identité
C’est avec ce projet que Laetitia Carton est entrée à l’école documentaire de Lussas en 2005. Le film sort dix ans plus tard dans les salles de cinéma. Ce qui était au départ une colère immense face à la perte d’un ami, Vincent, est devenue entre-temps une lettre qui lui est adressée. Un état des lieux glaçant de ce qu’est être sourd·e aujourd’hui en France, des étranger·es souvent dans leur propre pays parce qu’ils ou elles ne parlent pas la langue dominante. Mais c’est aussi un plaidoyer joyeux contre une société uniforme. Écrit à la première personne et construit au fil du temps avec une solide et généreuse communauté d’ami·es, artistes et chercheur·euses, le long métrage documentaire célèbre l’altérité rencontrée et invite au pas de côté. Car la musicalité du monde des signes fait du bruit et balaye nos surdités, qu’on se le dise !
