Une histoire d’amitié improbable entre un jeune trisomique et un lutteur sur le retour. Un premier film plein de tendresse qui se situe au croisement du Huitième jour et de Little miss sunshine
Il n’y a aucun concours de beauté dans ce premier long métrage de Tyler Nilson et Michael Schwartz. Il n’y a pas de famille non plus, mis à part celle, selon l’adage, que « l’on choisit ». Mais il y a une histoire d’amitié improbable, et un rêve qu’entretient un jeune homme trisomique âgé de 22 ans : celui de rencontrer son idole, un lutteur sur le retour dont il ne cesse de regarder les vieilles vidéocassettes, et même, pourquoi pas, s’inscrire à l’école de lutte que ce dernier dirige. La probabilité que tout cela se réalise un jour semble pourtant bien mince. Par la force des choses, parce qu’il ne peut en être autrement, Zak (formidable Zachary Gottsagen, lui-même atteint de déficience) vit en effet dans une maison de retraite, en compagnie de gens ayant trois ou quatre fois son âge. Son désir de fuir ce triste milieu ne prend pas réellement sa source dans un malheur de vivre, mais plutôt dans un vrai désir d’accomplissement. Aussi Zak use-t-il de ruse (avec la complicité de quelques résidants, dont l’un est incarné par Bruce Dern) pour détourner l’attention du personnel et s’évader de l’institution, pratiquement nu et en pleine nuit.
Dans sa cavale, le jeune homme aura la chance de rencontrer Tyler (Shia LaBeouf), un hors-la-loi, en fuite lui aussi, qui le prendra sous son aile en devenant son entraîneur et son allié. Shia LaBeouf, dont on connaît aussi les déboires hors des plateaux, affiche ici sa présence charismatique. Dans ce rôle de délinquant prêt à contourner les règles pour soutenir son nouvel ami, l’acteur offre une performance solide, tout comme Dakota Johnson dans le rôle d’une travailleuse sociale. On remarquera aussi la présence de quelques vieilles gloires du monde de la lutte – Jake « The Snake » Roberts et Mick Foley notamment – qui ajoutent des accents d’authenticité à un récit qui, bien que parfois prévisible, aborde quand même les questions essentielles de l’existence et de ses injustices.