Basé sur des faits réels, ce thriller psychologique raconte comment trois femmes journalistes vont briser la loi du silence pour dénoncer l’inacceptable, quelques mois avant l’affaire Weinstein
Cinéaste américain ayant fait ses gammes dans le registre de la comédie loufoque (les trois volets d’Austin Powers) et familiale (Mon beau-père et moi avec De Niro), Jay Roach change radicalement de style en 2015 avec Dalton Trumbo, un passionnant biopic sur ce scénariste placé sur la liste noire de Hollywood à la fin des années 1940. Dans Scandale, Jay Roach poursuit dans cette veine plus dramatique et s’attaque à un gros fait divers qui a défrayé la chronique aux États-Unis il y a quatre ans. Avec ce sens de l’efficacité tout hollywoodien, il dénonce le comportement de l’ancien patron de Fox News, Roger Ailes (incarné par John Lithgow vu dans Late night), qui a harcelé des journalistes de sa chaîne de télévision.
Nicole Kidman tient le rôle de Gretchen Carlson, journaliste et présentatrice phare de la chaîne, la première à avoir dénoncé son patron. Charlize Theron est Megyn Kelly, une collègue de Gretchen, symbole anti-Trump durant la dernière campagne présidentielle, après avoir été la cible des propos sexistes du futur président. Margot Robbie (Once upon a time… in Hollywood) joue, quant à elle, un personnage fictif, productrice de la chaîne américaine.
Il est toujours réjouissant de voir Hollywood s’emparer d’un sujet de société primordial comme celui-ci (le machisme, sale plaie de notre monde qui file la nausée) et d’en faire un film autant grand public que qualitatif, histoire de secouer les mentalités. C’est sûr, Scandale a tout pour être le film coup-de-poing de ce début d’année.
LES GRIGNOUX