En pleine vague psychédélique de libération sexuelle, Roger Vadim adapte la BD érotico-soft de Jean-Claude Forest et signe un film de science-fiction bourré de second degré, avec sa muse, Jane Fonda, en icône pop de la fin des sixties
En l’an 4000, l’astronaute Barbarella a pour mission de retrouver Durand-Durand, l’inventeur de l’arme absolue qu’il veut vendre à une planète ennemie.
Du cinéma de Roger Vadim, l’homme qui aimait ses actrices, perdurera la silhouette entièrement nue de Brigitte Bardot, derrière un drap, dans Et Dieu créa la femme, mais aussi celle, sans aucun drap, de Jane Fonda dans le générique d’anthologie de Barbarella. L’actrice américaine, au corps sculptural, défile dans un tas de combinaisons des plus sexy dessinées par le grand couturier espagnol Paco Rabanne. L’intérêt du film, adapté de la bande dessinée d’héroïc-fantasy de Jean-Claude Forest, repose surtout sur son univers psychédélique, aux décors ultra-kitsch (plus kitsch que ça, tu meurs !), plutôt que sur son histoire, qui est plus un leurre qu’autre chose.
Dans sa mission, Barbarella va côtoyer des êtres plus mystiques les uns que les autres : des clones (forcément, puisque l’action se situe en l’an 4000 !), des poupées aux dents acérées, un ange aveugle perdu dans un labyrinthe, un tyran et ses samouraïs, ou encore des perruches aussi dangereuses que les oiseaux d’Hitchcock, etc. Barbarella marque le début de la libération sexuelle (et donc féminine), dont la philosophie serait « faites l’amour pas la guerre ». Cultissime par son côté ringard inégalé.