Sous le charme de la fragilité et de la sensualité androgyne d’Audrey Hepburn, Billy Wilder signe une comédie romantique, élégante et impertinente, inspirée d’Ernst Lubitsch, son mentor
Ariane, jeune fille de bonne famille, élevée par son père, le détective Claude Chevasse, s’intéresse de très près au cas de Frank Flannagan, homme d’affaires coureur de jupons sur lequel Chevasse enquête pour un cas, justement, d’infidélité. Apprenant que le mari trompé veut assassiner Frank, le sang chaud d’Ariane ne fait qu’un tour. Elle doit le sauver ! La qualité unique d’Ariane, c’est le dosage parfait entre l’humour d’un film qui ne se prend pas au sérieux et l’extraordinaire pouvoir d’émotion qui s’en dégage.
Wilder mise à la fois sur le rouge (de la passion flamboyante) et le noir (des turpitudes de l’âme humaine), sur le père (Maurice Chevalier, qui pipe les dés) et l’impair (trois solitudes en quête d’âme sœur), et ne manque jamais son coup. Les personnages jouent avec l’amour et le hasard : Frank ne connaît rien d’Ariane, elle en sait trop sur lui. Par hasard, il fait appel au père d’Ariane. Et le hasard, comme souvent, devient nécessité…