Le duo de réalisateurs Effi et Amir suit, pendant cinq ans, un collectif de citoyen•ne•s solidaires dans les nombreuses embûches qu’il rencontre pour concrétiser le projet bruxellois « DoucheFLUX », qui a pour objectif de proposer des douches publiques aux SDF et recréer de l’humanité
À Bruxelles, un groupe de citoyen•ne•s solidaires part du constat qu’une bonne douche chaude dans un espace de qualité devrait être accessible à tout un chacun. Le projet DoucheFLUX voit le jour et se focalise sur les personnes précarisées. Pour ce collectif, proposer un lieu où les sans-abris peuvent accéder à des douches publiques (et de luxe, s’il vous plaît !) leur permet d’assurer une hygiène corporelle quotidienne, de sortir de la marginalisation et d'évoluer dans un espace de socialisation qui leur est dédié. L’asbl sollicite alors le soutien de la Ville de Bruxelles dans la mise à disposition d’un bâtiment inexploité afin d’y installer des douches, l’association se chargeant, de son côté, de trouver les investissements nécessaires à la réalisation des travaux… Sauf que la demande est refusée. C’est sans compter sur la pugnacité du collectif qui poursuit la lutte en prospectant pour un autre bâtiment dont il se porte lui-même acquéreur. Débute alors un long parcours semé d’obstacles : recherche de financements, permis d’urbanisme et de travaux refusés, administration kafkaïenne qui allonge le délai des démarches, négociations avec les représentants politiques, travaux de réhabilitation du lieu, tout en poursuivant le combat contre les idées reçues sur ces « marginaux ». Évidemment, des périodes de découragement se vivent au sein du collectif, mais le dénouement est heureux puisque le bâtiment est inauguré le 26 avril 2017 et accueille depuis une centaine de personnes par jour. À travers la lutte que mène ce collectif, Sous la douche, le ciel dresse le constat dramatique d’un immobilisme, voire d’un mépris politique à l’égard des personnes marginalisées, et pose des questions essentielles : sans une initiative citoyenne solidaire, un tel projet pourrait-il se concrétiser ? Comment repenser les politiques d’action sociale dans une société paradoxale où de nombreux logements sont laissés vides alors même que des centaines de personnes vivent dans la rue ?
LES GRIGNOUX