C’est à John Crowley, réalisateur de Brooklyn et de Boy A, que Warner a confié l’adaptation du roman de Donna Tartt, Le chardonneret, quête initiatique d’un adolescent dont la destinée tragique est intimement liée à celle d’un tableau peint au xviie siècle par Carel Fabritius
Ce matin-là, Theo Decker et sa mère visitent une exposition du Metropolitan Museum consacrée aux maîtres flamands quand les salles sont soufflées par une explosion, tuant plusieurs personnes, dont la mère de Theo. Groggy, l’enfant trouve la sortie non sans avoir emporté le tableau qu’il était en train d’admirer : une toute petite toile représentant un chardonneret posé sur sa mangeoire et signée par Fabritius. Ce tableau, Théo n’a bien sûr pas le droit de le posséder, mais il va le garder et l’emporter avec lui dans toutes les circonstances de sa vie, désormais sans repères. D’abord à New York, où il est recueilli par les Barbour, une riche famille vivant sur la 5e Avenue, jusqu’à Amsterdam. C’est là que commence le film, quand Théo, 27 ans, revient sur son passé : le drame de New York, les retrouvailles avec son père, un looser qui habite à Las Vegas, son amitié avec Boris, adolescent perdu et flamboyant qui lui fait découvrir le paradis artificiel des drogues et de l’alcool. Son retour à New York, où il fera son trou dans le monde des antiquaires… Et entre chaque lieu, entre chaque personnage, il y a la peinture de cet oiseau enchaîné à sa mangeoire par un fil à la patte, symbole d’une entrave qui le ramène toujours à son passé. On sait à quel point adapter un roman encensé par la presse et les lecteurs est toujours un pari risqué. John Crowley s’appuie ici sur un casting solide, à commencer par Ansel Elgort, jeune comédien qui avait bouleversé les spectateurs dans Nos étoiles contraires. On retrouve aussi Nicole Kidman en bourgeoise new-yorkaise. À noter encore que la photo du film est signée par Roger Deakins (Blade runner 2049). Autant d’éléments qui nous poussent à croire que Le chardonneret sera un des moments forts de cette rentrée.
LES GRIGNOUX