Pour son tout premier film, Max Minghella (acteur dans The handmaid’s tale) s’embarque dans un Flashdance d’aujourd’hui où les télécrochets musicaux ont remplacé les castings traditionnels chez ceux qui aspirent à changer de vie en s’adonnant à leur passion
Tel est le cas de Violet (Elle Fanning), adolescente timide d’origine polonaise rêvant de quitter le quotidien morne de la campagne anglaise pour devenir une pop star internationale.
Exploitant les codes du conte de fées, le scénario mène notre héroïne à la rencontre de Vlad (Zlatko Burić), ancien chanteur d’opéra qui, sous son apparence rustre, s’avère le gentil mentor qui la conduira vers la renommée, avec tout ce que celle-ci implique de bons et de mauvais côtés. À ce sujet, on se réjouira que l'épilogue (conseil : attendez la fin du générique avant de sortir) suggère qu’en dépit de la célébrité dans laquelle elle est catapultée, Violet n’est pas au bout de ses peines.
Max Minghella narre donc l’ascension de la jeune fille de manière très traditionnelle, avec ce qu'elle comporte de montagnes russes émotionnelles. À la différence près que le réalisateur a conscience d’avoir face à lui une comédienne d’exception, tant dans la justesse des sentiments jamais appuyés qu’elle exprime que dans son aisance à jouer la réussite de cette apprentie chanteuse d’abord malhabile, puis rayonnante de charisme. En laissant à Elle Fanning l’opportunité de cette démonstration de force saisissante de naturel – soulignons aussi que la jeune actrice interprète elle-même plusieurs chansons présentes dans la bande-origiale –, il offre à Teen spirit le piquant qu’il lui fallait.