Pas de séances programmées pour ce film dans nos salles pour l'instant.
Pour son premier long, la réalisatrice Harry Wootliff offre un film aux multiples résonances : d’abord histoire d’amour dans l’Angleterre contemporaine, il bifurque ensuite vers un récit thématique sur la fécondation in vitro
Elena (Laia Costa) et Jake (Josh O’Connor) se croisent dans un taxi le soir du nouvel an. Lui est DJ à temps partiel, elle a un père musicien, le courant passe et ils finissent chez elle à écouter les disques de sa collection en débattant de la chanson I want you d’Elvis Costello, dont Jake souligne qu’elle ne parle pas vraiment d’amour, nous suggérant discrètement par là que le récit d’Only you ne sera pas conventionnel.
Le début est charmant, et il est rafraîchissant de voir que c’est ici le jeune homme de 26 ans qui désire s’engager dans une relation stable, plutôt que sa partenaire qui en a 35. Cette histoire qui débute comme une romance idyllique va pourtant être rattrapée par la réalité… Celle de tout couple qui doit agencer aspirations personnelles, vie sociale et intimité. Mais en plus, en ce qui les concerne, va s’ajouter à cette liste la conception d’un enfant. Car la nature ne semble pas aller dans leur sens et les voilà bientôt en train de faire les démarches nécessaires pour la fécondation in vitro (FIV).
Le film opère alors un virage vers l’expérience très documentée des FIV et de ce que celles-ci imposent aux couples qui y ont recours – en plus d’avoir un coût élevé, cette procédure, qui peut ne pas fonctionner du premier coup, s’avère souvent difficile à vivre pour les partenaires qui y investissent tous leurs espoirs de parentalité. À la manière d’un Like crazy de Drake Doremus, film assez confidentiel qui traitait d’une histoire d’amour entre une Anglaise et un Américain amenés à être séparés suite à l’expiration d’un visa, Only you réussit cet exercice d’équilibriste de proposer une romance ancrée dans une réalité brute : celle des procédures – bureaucratiques ou non – liées aux FIV, des espoirs déçus et de l’impact émotionnel que ceux-ci font surgir dans l’intimité des couples.
