Tous les parents, à un moment ou un autre, embarrassent leurs enfants. Mais pour Émile, ce n’est pas qu’une passade d’ado : ses parents sont vraiment des catastrophes ambulantes. Encore plus quand ils décident de partir avec lui à Venise… Une comédie tendre qui aime ses personnages incarnés par Poelvoorde, Bonneton et le jeune Hélie Thonnat
Émile n’a pas beaucoup de chance. À 14 ou 15 ans, il est très bon en classe – en particulier en maths – mais a peu de copains. Il a – surtout – des parents pour le moins fantasques, qui ont acheté un terrain au bout d’une impasse, mais n’ont pas obtenu de permis de bâtir. Ils vivotent donc dans une caravane, entourés d’engins de chantier à l’arrêt, pendant qu’Émile a sa chambre installée dans le garage d’une voisine.
Ses parents n’en ratent pas une pour lui faire honte, sa mère se pointe à l’école dans sa fourgonnette très visible pour lui filer des galettes de quinoa, et son père… n’en parlons pas… Ou plutôt si, parlons-en ! Représentant de commerce animé d’une confiance en lui à toute épreuve, il traverse la vie dans un monde parallèle, celui d’une beauferie bon enfant, naïve, mâtinée de considérations philosophiques pour le moins louches.
Qui plus est, ses parents sont persuadés qu’il est plus beau en blond, et sa mère – scène surréaliste – s’astreint donc à lui teindre les cheveux dès qu’elle voit ses racines brunes repousser.
Mais un beau jour, une nouvelle à l’école, Pauline, lui sourit. Elle veut faire un ping-pong avec lui, l’invite pour l’aider à réviser ses maths… Le rêve ! Pauline vit dans une immense baraque mais traîne sa solitude de ville en ville, avec un père chef d’orchestre qui n’arrête pas de courir le monde.
Quand elle propose à Émile de venir la rejoindre à Venise pour l’écouter jouer à un concert de jeunes musiciens, Pauline ne se rend pas compte de la folie que ça représente pour lui !
Il n’a plus qu’une idée en tête : aller à Venise. Mais cela veut dire, in fine, se coltiner ses parents pour un voyage qui risque d’être d’une extrême pénibilité. Qu’à cela ne tienne, voilà la famille Chamodot au complet réunie pour un périple plutôt inattendu, parsemé de découvertes, de rencontres, de déconfitures, mais peut-être aussi… d’amour ?
Sous des dehors de comédie pétaradante qui ne fait pas dans la dentelle, Venise n’est pas en Italie se révèle finalement tendre et bienveillant.
LES GRIGNOUX