1979, en Allemagne de l’Est. Deux familles ordinaires rêvent de passer à l’Ouest. Leur plan : traverser la frontière en montgolfière ! Le vent de la liberté est la chronique de leur incroyable odyssée
Dix ans avant la chute du mur de Berlin, la vie en RDA était loin d’être une partie de plaisir : les citoyens devaient une fidélité totale à l’État, ils vivaient dans un climat hautement paranoïaque où régnait cette impression que chacun de leurs faits et gestes suspects – et un rien pouvait être considéré comme suspect – pouvait à tout moment être signalé à la Stasi et durement réprimé.
Pour parer à cette vie oppressante sous surveillance, la famille Strelzyk, avec l’aide d’amis, met secrètement en place sa fuite vers l’Ouest, là où tous pourraient enfin jouir d’une liberté absolue d’action. Pour ce faire, ils ont fabriqué dans la plus grande discrétion une montgolfière géante capable de tous les transporter de l’autre côté de la frontière… Il n’y a plus qu’à attendre les conditions climatiques idéales pour décoller, et une fois celles-ci réunies, se précipiter, en priant pour ne pas être démasqué et surtout, en aucun cas, ne faire machine arrière.
Ce fait divers qui a bel et bien eu lieu et eut, à l’époque, un retentissement incroyable, n’a pourtant pas été directement une complète réussite. Dès le début du film, nous voyons cette famille échouer dans sa fuite, forcée de déguerpir dans le sens inverse pour retrouver le foyer qu’elle pensait avoir quitté à jamais.
Mais dans leur cavale, ils laissent inévitablement derrière eux certains indices qui mettront la puce à l’oreille des détectives menant l’enquête sur leur tentative ratée. Il va donc leur falloir repartir de zéro, avec l’angoisse supplémentaire de savoir les flics à leurs trousses… Agir vite et efficacement, sans attirer les soupçons des voisins, des collègues ni des camarades de classe.
Le vent de la liberté se regarde comme un véritable film d’action. Mais ici, le suspense se cristallise entièrement autour du contexte historique, pivot central de l’intrigue. Le film place le spectateur au cœur de cette époque où la délation et la peur étaient la norme, et l’amène à appréhender le désir fou que chacun pouvait nourrir de passer de l’autre côté du rideau de fer. Un désir tel qu’il a amené des familles ordinaires, comme les Strelzyk, à échafauder des plans aussi extravagants qu’une évasion en montgolfière.
LES GRIGNOUX