Le réalisateur de Plastic Planet revient avec un documentaire choc sur le greenwashing et nous balance que nos efforts de consommation pour sauver notre planète sont souvent illusoires. Car oui, les industriels continuent à mentir et à nous mener en bateau. À l’heure des mouvements citoyens pour le climat, ce documentaire est indispensable
Manipulés ! Nous sommes tous manipulés ! Quand, dans une grande surface, nous choisissons notre pâte à tartiner en nous assurant que le pot porte bien le label « huile de palme durable », quand nous passons à la voiture électrique… On nous ressasse que nous pouvons sauver le monde en achetant durable et équitable. Mais c’est un mensonge : tous ces petits gestes que nous posons pour préserver notre environnement sont illusoires. C’est ce qu’on appelle le mensonge vert : derrière les campagnes de marketing des multinationales qui se vantent désormais d’être écoresponsables, il n’y a rien d’autre qu’une volonté de faire encore et toujours plus de fric.
« Tout est mis en place pour déculpabiliser le consommateur », explique le réalisateur de cette enquête édifiante, qui précise : « l’éco-blanchiment est un mensonge planétaire, organisé pour maintenir le profit de l’industrie en détruisant la terre ».
Et le documentariste d’embarquer avec lui Kathrin Hartmann, militante et journaliste spécialisée dans le greenwashing, pour un tour du monde qui passe forcément par les arrière-cours de ces grandes multinationales. L’enquête dévoile les pratiques des grands groupes et les illustre avec des exemples très parlants. Pour n’en citer qu’un, le géant Makin Group (M&M’s) continue à brûler des hectares de forêts en Indonésie, tuant les animaux et intoxiquant des milliers de personnes pour planter des palmiers. Tout ça avec la complicité des gouvernements locaux. C’est clair, l’huile de palme durable, ça n’existe pas. À méditer quand on croque dans une de ces petites friandises colorées.
D’exemple en exemple, le duo continue à démontrer cette grande illusion qui touche à peu près tous les secteurs de production.
L’illusion verte est sans aucun doute un énième documentaire écologiste, mais l’heure est à l’urgence et, en ces moments historiques où la jeunesse belge descend dans la rue chaque jeudi, où nos élus enterrent la Loi Climat, tous les moyens de mobiliser restent intéressants.
Le documentaire de Werner Boote nous interpelle sur nos gestes quotidiens, notre responsabilité de consommateur et, surtout, de citoyen du monde.
À voir de toute urgence pour comprendre l’envers du décor et ne plus tomber dans le panneau la prochaine fois qu’on se laisse tenter par un pot de choco.
LAURENCE HOTTART, LES GRIGNOUX
