Gilles Perret (La sociale) et François Ruffin (Merci patron !) s’associent pour nous proposer ce documentaire sur les Gilets jaunes. Un film important, ancré dans la réalité concrète de ces femmes et hommes porteurs de ce mouvement, et qui remet bien des pendules à l’heure !
J’veux du soleil nous présente le mouvement des Gilets jaunes, enraciné dans une France qui se porte au plus mal : son président se prend pour le Roi soleil en faisant rénover la moquette de l’Élysée à hauteur de 500 000 € pendant que « son peuple » connaît la misère.
Méprisant et totalement déconnecté des réalités sociales, le discours de Macron glace le sang des travailleurs, avec et sans emploi, de ce pays qui ne leur offre plus aucun espoir : « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes ». Sauf qu’aujourd’hui, ce n’est pas à une minorité que le président s’adresse – ce qui poserait également question –, mais à un très large pourcentage de la population.
Subir la violence est devenu le lot de tous : la violence sociale – les Gilets jaunes sont ceux qui, après avoir payé leurs charges mensuelles, ont moins de 300 € en poche pour faire vivre leur famille et sont parfois obligés de contracter un crédit –, mais aussi la violence physique des forces de police qu’ils rencontrent dans la rue et qui est extrêmement préoccupante.
Alors, lassés et énervés par l’image médiatique que l’on fait du mouvement, Gilles Perret et François Ruffin ont décidé d’embarquer dans leur petite voiture – avec en fond sonore la chanson Y’en a marre des pauvres de Didier Super – et de faire le tour des blocages et des piquets pour récolter la parole des premiers concernés. En entrecoupant leurs témoignages par des extraits du discours présidentiel et des médias dominants qui usent et abusent de termes très chargés comme « chaos », « menace pour la démocratie », « milieux anti-juifs et homophobes », etc., les deux réalisateurs nous montrent que ces « expressions » sont loin de coller aux actes et aux valeurs des gens qu’ils rencontrent.
Du rire aux larmes, du désespoir à la rage, ce film nous offre un regain d’espoir en nous montrant ces gens en mouvement, qui se rencontrent, se dressent ensemble, dépassent la honte ressentie face à leur pauvreté pour réclamer une dignité que le gouvernement français leur a volée.
J’veux du soleil est une trace essentielle d’une histoire qui est en train de s’écrire, tout comme le sont les témoignages, interviews et chansons de Gilets jaunes que l’on trouve sur la toile… Et qui nous donne d’ailleurs envie de chanter ensemble « Macron démission ! ».
LUDIVINE FANIEL, LES GRIGNOUX