The way back est un road movie musical qui nous emmène le long de la route migratoire qu’empruntent les réfugiés venus d’Irak. Hussein, un jeune Irakien, décide, une fois son permis de séjour obtenu en Belgique, de refaire en sens inverse le trajet jusqu’en Grèce
En août 2015, Hussein arrive à Bruxelles après avoir parcouru des milliers de kilomètres depuis l’Irak. Il passe par le parc Maximilien et se retrouve dans différents centres pour étrangers jusqu’au jour où il apprend qu’on lui octroie son permis de séjour. Ce bout de papier va changer sa vie ! Il se sent enfin libre de bouger, de voyager et ressent alors le besoin de raconter l’histoire qu’il partage avec des milliers d’autres migrants aux parcours si singuliers et si communs à la fois. Avec Juliette, sa compagne enceinte, et une petite équipe de réalisation, il part sur les traces de son chemin migratoire en sens inverse, depuis la Belgique jusqu’à la Grèce.
Sur la route, ils rencontrent des amis Irakiens qui partagent devant la caméra un bout de leur histoire. Aux checkpoints, ils discutent avec des gardes-frontières, leur expliquant d’où ils viennent, le projet du film… Et on ne peut s’empêcher de ressentir une injustice fulgurante en constatant qu’Hussein, qui a dû à l’époque négocier avec la mafia pour traverser la frontière dans un sens, peut aujourd’hui grâce à un simple bout de papier échanger librement avec ceux qui, hier, pouvaient décider de son destin.
Si Hussein a voulu faire ce film, c’est aussi pour que son futur enfant connaisse son histoire. Entouré des gens qu’il aime, il parvient à retourner sur ses pas et à se confronter à d’anciens moments douloureux, de manière à dénoncer l’absurdité de cette Europe forteresse, de l’existence des frontières et de leur contrôle, et ainsi donner à son récit individuel la dimension d’une critique globale.
LUDIVINE FANIEL, LES GRIGNOUX