Une comédie policière lumineuse à l’élégance acrobatique qui nous emmène sur les toits de Paris et dans les circonvolutions de l’art contemporain
C’est le plus grand des voleurs, oui mais c’est un gentleman, susurrait Dutronc… Ici, notre monte-en-l’air, qui s’introduit nuitamment dans les appartements en passant par les toits, est un esthète, un malin, qui se faufile comme un chat, glisse dans l’ombre pour accomplir ses larcins avec un talent virtuose… Ni vu ni connu, il ne laisse jamais traces ni empreintes, juste un petit parfum de mystère. Dans la vie, on ne se méfie pas de lui, il a une allure fine et souple, un visage qu’on ne remarque pas, enfin, pas tout de suite… Le commissaire Beffrois, lui, végète dans son commissariat en attendant une proche retraite (Charles Berling… je suis d’accord avec vous : il ne fait pas son âge) qu’il s’apprête à affronter seul. Ses fils embarquent en effet leurs dernières affaires, quittant l’appartement familial où trône un tableau que sa femme (disparue) aimait. L’art moderne, ça n’a jamais été son truc à lui, mais parce qu’il l’aimait, elle, il la suivait dans les expositions, intrigué par son goût pour la peinture abstraite. Cette affaire-là, il devrait s’en fiche, mais ce vol de tableau attire son attention, intrigué qu’il est par la ressemblance du tableau dérobé avec celui que sa femme avait acheté. En filigrane de ce polar atypique affleure, discrète et essentielle, une réflexion sur l’art et la peinture… L’art est-il une affaire d’initiés, de classe, de milieu culturel ? Qu’est-ce que le goût, le « bon goût », qui est « légitime » pour décider ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas ?