Après les deux documentaires Ne vivons plus comme des esclaves et Je lutte donc je suis, Yannis et Maud Youlountas présentent leur troisième film: L’amour et la révolution. Ce qui motive une population à se mettre en mouvement, à crier « ya basta ! », ce sont notamment les valeurs profondes de solidarité et le besoin de vivre dans une société plus égalitaire
La Grèce, l’une des premières victimes des politiques d’austérité européennes, a subi de plein fouet une précarisation grandissante pour sa population. Cet été, Pierre Moscovici, commissaire européen aux affaires économiques, annonce fièrement que la crise grecque est terminée. Le peuple grec n’est pas du même avis ! Une personne sur deux vit sous le seuil officiel de pauvreté et ce film est là pour nous le rappeler. Il donne la parole à des résistants, à ceux et celles qui n’ont pas dit leur dernier mot, qui refusent de voir leurs communautés détruites pour le compte de la finance. Il y a les cuisines solidaires, les squats pour personnes réfugiées, les groupes qui s’opposent aux ventes de maisons saisies, une zone à défendre contre un projet d’aéroport, un groupe anarchiste d’actions directes, etc.
On retrouve avec plaisir le quartier d’Exárcheia, où foisonnent toutes ces bulles de liberté, découvert dans Je lutte, donc je suis. Que ce soit en créant des initiatives de solidarité ou en installant un rapport de force avec les fascistes (qui attaquent les personnes supposées étrangères, homosexuelles ou de gauche) ou la police (qui applique les conditions des mesures étouffant la population), ces femmes et ces hommes se lèvent tous les jours pour dire « ya basta ! » et vivre dans la dignité.
Traversé par un imaginaire romantique de la lutte, ce film est aussi l’occasion de mettre en lumière les liens qui existent entre les collectifs de résistance grecs et liégeois.
LUDIVINE FANIEL, LES GRIGNOUX