Tina, femme au physique étrange, est dotée d’un flair exceptionnel pour déceler les émotions des autres. Une rencontre l’amène à découvrir sa véritable nature…
Un thriller singulier, imaginatif, parfois drôle, qui questionne la frontière entre humanité et animalité
Ali Abbasi est un cinéaste danois d’origine iranienne. Son troisième film est assez réjouissant. D’abord parce qu’il met en scène des personnages singuliers, dont il est assez difficile de parler ici sans gâcher une bonne partie du plaisir que procure le film.
Tina est laide. Elle est douanière. Une fonctionnaire redoutable qui repère grâce à son odorat les passagers qui ont quelque chose à cacher. Elle sent (belle métaphore) avec son nez les sentiments des humains : la peur, la culpabilité, la honte…
En dehors de son travail, elle vit avec un glandu et entretient avec la nature un rapport quasi charnel. Les animaux sauvages l’approchent sans crainte. Un jour, à la douane, se présente un personnage étrange qui lui ressemble curieusement. L’intrigue va alors prendre son envol…
Le film d’Ali Abbasi, tiré d’un roman de John Lindqvist (Morse), est constamment surprenant, imaginatif. Et drôle. Vont bientôt se nouer plusieurs fils d’intrigue : une enquête sur un réseau pédophile, une histoire d’amour et une quête identitaire. Le film parle aussi de filiation, du choix que possède tout être de continuer à s’inscrire dans ses racines ou de tenter d’y échapper. C’est un film exceptionnel, inattendu et émouvant. L’actrice principale, Eva Melander, est extraordinaire.