Ce film est disponible également en matinées scolaires
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À travers l’histoire d’un gamin des rues, Nadine Labaki met en scène les laissés-pour-compte du Moyen-Orient dans un grand film romanesque. Personne ne restera insensible devant ce gamin en révolte contre l’injustice du monde
Au Liban, un enfant d’une douzaine d’années déjà emprisonné se retrouve devant un juge car il porte plainte contre ses propres parents pour « l’avoir mis au monde » ! Cette accusation improbable va permettre d’ouvrir un long flashback qui va éclairer le destin peu ordinaire de ce gamin.
Né dans une famille de réfugiés au milieu d’un quartier misérable de Beyrouth, Zain ne connaît pas son âge et n’a même pas été déclaré à sa naissance. Houspillé par ses parents, pour qui il n’est guère qu’une bouche à nourrir, il se veut le défenseur de sa petite sœur Sahar, 11 ans à peine, qui pourrait bien être « donnée en mariage » à un adulte des environs. C’est le point de départ d’un film au souffle romanesque puissant qui va entraîner le gamin dans un périple inattendu à travers les marges de la capitale libanaise. La réalisatrice Nadine Labaki a en effet choisi de montrer tout un monde parallèle, celui de la misère la plus noire que nous côtoyons quotidiennement mais que nous ne voulons pas voir.
Et si elle dresse un portrait à charge des parents de Zain, elle met également en scène des personnages d’une humanité profonde comme une jeune Éthiopienne clandestine qui trouve l’énergie la plus incroyable et les moyens les plus inattendus pour élever le jeune bébé dont elle a seule la charge. Le film est un coup de poing dans sa mise en scène très réaliste des bidonvilles de Beyrouth, mais il ne s’enferre pas dans cette description et, grâce à son personnage principal, développe une intrigue aux multiples rebondissements. C’est un mélo, mais un bon mélodrame qui fait irrésistiblement penser au Kid de Chaplin ou aux Misérables de Victor Hugo et qui tient en haleine le spectateur jusqu’à son terme. Et surtout, qui n’oublie jamais sa propre indignation contre une réalité intolérable. Nadine Labaki a réussi à diriger de manière sensible son jeune acteur particulièrement crédible. Et sa caméra a l’énergie de ce gamin qui marche sans s’arrêter pour survivre, l’accompagnant dans son combat incessant contre le monde des adultes, des puissants et des riches. En cela, Capharnaüm a une résonance universelle nous montrant à travers ce regard d’enfant la face noire et cachée de nos sociétés contemporaines.
Michel Condé, les Grignoux
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