Ce film est disponible également en matinées scolaires
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L’histoire vraie d’un survivant des tueries du Brabant, et la quête de son grand-père pour faire la lumière sur ce sombre épisode de l’histoire de Belgique.
Le nouveau Stijn Coninx après Marina, avec Jan Decleir en magistral papy têtu Après une vie de labeur avec de multiples soubresauts, Albert prend sa retraite, laissant à son beau-fils et sa fille un garage florissant. Ses employés lui rendent un hommage rigolard puis la petite famille doit se retrouver pour un repas. Sa fille et son mari veulent passer au Delhaize du coin, juste en face, avant d’arriver. Ils y emmènent leurs deux enfants, une fille ado qui ne jure que par la new wave et un fils un peu casse-cou.
Ce jour-là, de triste mémoire, n’est pas n’importe quel jour : nous sommes le 9 novembre 1985, au Delhaize d’Alost. Plusieurs hommes affublés de masques grotesques font irruption dans le parking et dans le supermarché, emportant une somme ridicule et laissant huit personnes sur le carreau. Les tueurs du Brabant ont encore frappé.
De la paisible famille Vandensteen, seul David survit, grièvement blessé à la cuisse. Pour Metje, sa grand-mère, c’est l’effondrement, puis le déni : oui, elle vivra dorénavant pour son petit-fils, mais sans rien vouloir savoir, de la tuerie, des circonstances, des avancées ou non de l’enquête. Pour Albert (Jan Decleir, portant magistralement le film), découvrir les auteurs deviendra une obsession. Il n’a pas vocation à remplacer les enquêteurs mais se rend vite compte des lacunes de l’enquête, des zones troubles voire louches.
Et pour cause : nous sommes dans la Belgique des années 1980, la guerre des polices fait rage et très vite, l’incurie de l’enquête devient manifeste. Quant à penser que la police elle-même est liée aux tueurs du Brabant… Niet schieten reconstitue avec réalisme le côté sombre, nébuleux et incompétent de l’époque, où les victimes pouvaient être menacées de mort chez elles, où les hypothèses les plus folles pouvaient s’échafauder, les commissions d’enquête se succéder tout comme les vraies/fausses révélations.
Stijn Coninx continue à malaxer l’histoire de Belgique avec son talent habituel, mélange de classicisme et d’émotion. Après l’immigration sous le prisme de la chanson populaire (Marina), il revient avec ce qui reste sans doute LE plus gros dossier de banditisme de Belgique. Et il parvient à nous toucher au cœur avec ces personnages blessés mais tenaces, sans renoncer à rendre la complexité de ce mystérieux dossier, symbole d’une certaine faillite de nos institutions.
Catherine Lemaire, les Grignoux
Enseignants, ce film est également proposé à Liège en matinée scolaire : infos et réservation ici
