Nombreuses !
La comédie musicale, déjà culte, de Damien Chazelle... À voir sous un ciel étoilé !
Deux doux rêveurs – une actrice débutante, Mia (Emma Stone), et un pianiste de jazz idéaliste, Sebastian (Ryan Gosling), tombent amoureux à Los Angeles… Dès les premières minutes, le ton est donné. Le film s’ouvre sur une scène grandiose où les automobilistes dansent dans les bouchons sous le soleil de Los Angeles. Les couleurs sont étincelantes – la photo a été confiée à Linus Sandgren (Joy, American Bluff) –, les costumes éclatants – oeuvre de Mary Zophres (Ave, César !, Interstellar).
Le cinéma de Damien Chazelle est fait de sensations et s’éprouve physiquement. OEil expert, le réalisateur américain filme toujours dans le souci du détail et fait merveille en renouant avec les traditions de la comédie musicale.
Emma Stone, resplendissante et très juste, prend d’ailleurs des airs de star de Broadway. Ryan Gosling fait quant à lui penser à un artiste maudit et old school. Loin d’être purement mélo, leur histoire naissante est touchante.
La La Land se mue aussi en réflexion sur l’art et le succès, à travers ses deux personnages principaux : la réussite n’est-elle acquise que pour ceux qui entrent dans le moule ? Chazelle tourne en ridicule les schémas habituels hollywoodiens (les auditions à la chaîne, avec des comédiennes qui semblent clonées) et les normes dans l’industrie musicale (pour gagner sa vie, Sebastian est condamné soit à jouer Jingle Bells sous les ordres d’un patron tortionnaire (J. K. Simmons), soit à apparaître dans des groupes remixant des classiques, alors que sa passion est le jazz).
Le cinéaste prouve une nouvelle fois son amour de l’art avec des choix pointus et pleins de sens, intelligents et bien sentis. La La Land est une fable sur la vie, faite d’humour et de poésie. C’est à la fois, beau, triste, drôle, émouvant…