Ce film est disponible également en matinées scolaires
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Encore une belle surprise d’un cinéma italien racé et savoureux, qui cueille des turbulences familiales aux multiples couleurs
Pietro et Alba ont décidé de fêter leurs cinquante ans de mariage dans une île paradisiaque proche des côtes italiennes. La mère a souhaité inviter toute la famille : frères et sœurs, beaux et petits-enfants…
Et nous voilà embarqués dans le ferry pour faire connaissance avec une série de protagonistes aux personnalités bien trempées. On épinglera notamment Paolo (Stefano Accorsi), le fils prodigue et écrivain divorcé ; son frère un tantinet baltringue qui pousse la chansonnette accompagné d’un piano mais qui ne parvient pas à nouer les deux bouts ; la sensible et craquante Isabella venue seule avec sa fille. Quant à Ricardo, il désespère de se faire une nouvelle vie avec Ginevra, maladivement jalouse et possessive. Tout ce beau monde se rend à l’église puis prend un repas dans la somptueuse villa des parents. On rit, on chante, on mange dans la bonne humeur, les éventuelles frictions n’ont pas encore eu le temps de s’installer. Mais sur le chemin du retour, une surprise de taille les attend. La tempête souffle et pas question que les ferries s’embarquent sur une mer déchaînée. Voilà donc toute la smala bien obligée de se côtoyer en attendant des conditions météo plus favorables.
Dans le chaudron familial improvisé, nous allons donc assister aux surgissements de vieilles rancœurs, à l’affrontement entre des personnes qui ont toutes les bonnes raisons de se détester. Mais cette promiscuité aura aussi des effets bénéfiques pour de nouvelles lignes de fuite.
Le réalisateur exploite certes le genre déjà balisé du film choral et familial. Mais il n’a de cesse de donner sa touche personnelle. Les conflits entre les personnes ne sont jamais dévastateurs. Chaque personnage a droit à sa part de lumière et de regard bienveillant. L’humour, les vertiges affectifs, les ravissements amoureux sont distillés avec pudeur. On salue la belle fluidité d’une mise en scène qui veille à ne pas nous étouffer dans un huis-clos plombé ainsi que la performance des acteurs qui donnent de la chair, de la couleur et de la profondeur à leurs personnages.
Dany Habran, les Grignoux