Ce film est disponible également en matinées scolaires
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De très jeunes élèves s’initient au métier d’infirmière. Un corps-à-corps à la fois éprouvant et lumineux avec les gestes qui soignent, les contours insaisissables de la douleur et de la maladie. Et Nicolas Philibert (Être et avoir) de saisir magistralement le flux de belles énergies mobilisées
À l’hôpital, on ne badine pas avec l’hygiène en général et l’art de se laver les mains en particulier. Dès la première séquence, on assiste à un rituel sous un filet d’eau. Et nous voilà embarqués avec ce fil rouge qui nous fascinera tout au long de cette première partie consacrée à la formation et aux exercices pratiques.
Dans le monde des soignants, le moindre geste a toute son importance. Et le cinéaste de mettre en scène ce combat permanent pour la maîtrise des objets, la bonne occupation de l’espace d’une chambre ou d’une salle de soins. Et, bien entendu, on ne passera pas à côté de la rencontre avec une patientèle aux multiples visages. Il y a des anxieux, des douillets, des placides et surtout ces « vieux malades » qui connaissent sur le bout des doigts leur déficience.
La formation s’incruste dans la chair du réel : que faire face à une grossesse qui se détecte de manière inopinée ? Comment réagir face à une personne qui a un couteau planté dans le ventre ? Et les enseignants de multiplier les jeux de rôles où il s’agit de cerner une pathologie.
Le film se clôture sur l’évaluation des stages. Place à la parole des apprenti(e)s soignant(e)s. Le film a l’élégance de ne pas jouer la carte d’un voyeurisme obscène qui évoquerait les difficultés rencontrées par les stagiaires. La mort, le désarroi, la misère du monde sont hors-champ. On les apercevra à travers les émotions, les récits des stagiaires qui font le point sur leur expérience de travail. Et le film de décliner un éventail extrême-ment diversifié de la société française où chaque protagoniste a le droit de donner sa touche personnelle dans l’évocation de son vécu.
De plus, le cinéaste ne se sent pas obligé de jouer la partition attendue d’une dénonciation sociale – la logique économique qui anéantit les acquis du service public, les soignants soumis aux contraintes de la rentabilité, les travailleurs en burn out… – mais privilégie la fluidité d’une démarche cinématographique qui donne à voir et à entendre, et laisse au spectateur la liberté de se forger une réflexion nuancée et féconde sur l’état de la médecine dans nos sociétés avancées.
Dany Habran, les Grignoux
Enseignants, ce film est également proposé à Liège en matinée scolaire : infos et réservation ici