Le réalisateur de Juno signe une comédie enjouée, tendre et lumineuse sur les affres de la maternité.
Marlo (Charlize Theron) est enceinte jusqu’aux oreilles. Mère de deux enfants, Sarah et Jonah, elle en attend un troisième – un accident, ne tarde-t-on pas à apprendre. Son mari, Drew, ressemble à bon nombre de pères, attentionnés, mais absents. C’est donc sur les seules épaules de Marlo que reposent les préoccupations quotidiennes généralement assumées par les femmes. Son frère Craig, homme fortuné, pragmatique, préoccupé par l’état de santé d’une sœur débordée par les événements, veut lui offrir une « night nanny », une nounou de nuit qui s’occuperait du bébé pendant que Marlo dort. Elle refuse.
Mais dès la naissance de Mia, Marlo est exténuée. Conduire les enfants à l’école, faire les repas, le ménage, les courses, le lavage… c’est trop ! Elle finit par accepter la proposition de Craig. Et, telle une fée énigmatique, Tully (Mackenzie Davis) débarque un soir au domicile de Marlo. Elle se fond immédiatement dans l’espace domestique et agit comme un rayon de soleil avec ses petites phrases marrantes pleines de sagesse et de poésie. Elle a l’art d’anticiper les problèmes et de trouver des solutions à tous les tracas du quotidien. Son énergie est communicative et, en quelques jours et nuits de sommeil réparateur, Marlo finit par émerger. Sa complicité avec Tully est intense. Mais elle ne peut s’empêcher de s’interroger sur l’incroyable personnalité de cette Mary Poppins des temps modernes… Comme dans Juno, Diablo Cody signe un scénario qui offre nuance et profondeur à ses personnages et ménage quelques surprises réjouissantes incrustées dans le quotidien d’une mère de famille à la recherche d’un second souffle. Quant au cinéaste, il a exploité au mieux le décoiffant binôme formé par la rondeur épuisée de Charlize Theron et le souffle énergique et souriant de la jeune Mackenzie Davis.