La réalisatrice espagnole Isabel Coixet adapte le roman de Penelope Fitzgerald. Une déclaration d’amour aux librairies, aux femmes courageuses et aux dialogues subtils.
À la fin des années 1950 dans un petit village anglais, Florence Green, une jeune veuve éprise de littérature désire ouvrir une librairie. Mais la société conservatrice de l’époque n’est pas à l’encouragement de la lecture, qui ouvrirait les esprits sur un monde bien trop éloigné du leur et risquerait d’échauffer les cœurs. Florence, qui voulait simplement créer un lieu de sociabilité inédit va alors découvrir l’enfer feutré des médisances, puis l’ostracisme féroce d’une partie de la population. Surtout lorsqu’elle s’avise de mettre en vente Lolita, le sulfureux roman de Nabokov…
Pour nous décrire le chemin de croix d’une femme en quête d’idéal, la réalisatrice a misé sur un classicisme sans chichis, des conversations incessantes entre ses personnages et une mise en scène qui accentue la tranquillité d’une époque et d’un paysage qui semblent inviter à la paix, mais où couvent des petites guerres déclarées afin que l’« ordre » établi ne varie pas d’une once. On retrouve au casting deux acteurs anglais irréprochables : Emily Mortimer dans le rôle de l’héroïne, d’abord naïve, tombant de haut, puis déterminée face à la vindicte des notables, et Bill Nighy dans le rôle de son fidèle acolyte. Un film qui s’adresse directement aux amoureux des livres, des paysages de la côte anglaise et des personnages fort qui ne craignent pas de se battre pour conserver leur idéal.