Premier documentaire d’un jeune réalisateur bruxellois, L’esprit de la ruche explore le rapport qu’entretient une communauté mexicaine avec les USA, et porte une réflexion sur les sujets de l’immigration et du travail.
Le village de Duva-Yoo, situé au cœur des montagnes mexicaines, voit sa population tiraillée entre deux options : développer une activité économique locale avec les moyens modestes à disposition ou passer clandestinement aux États-Unis pour y travailler. Entre la culture de maïs et de la canne à sucre, l’élevage des animaux ou encore la construction d’une maison avec l’argent envoyé depuis les USA, les habitants se débrouillent mais leur quotidien est incertain. Nous suivrons quelques membres de cette communauté qui ont fait le choix d’acheter des ruches et de produire du miel pour la vente. Certes, leur situation n’est pas des plus confortables – les négociations avec le vendeur d’abeilles ne sont pas évidentes, le transporteur met du temps à arriver et pour finir, la récolte du miel se fait dans des conditions bien moins aseptisées qu’en Europe –, mais elle leur permet de se constituer une certaine autonomie économique.
Dans une ambiance sonore originale, le film s’applique à illustrer les dynamiques de travail des villageois – s’occuper des ruches, brûler un champ, couper la canne à sucre – et démontre avec subtilité la situation de ces habitants, potentiels migrants économiques, qui pourraient peut-être, à terme, se passer de la dépendance qui les lie aux États-Unis.
©Les Grignoux - Ludivine Faniel