Un bar bien ordinaire. Une poignée de personnages de tous horizons s’y succèdent afin de se confronter à leur conscience et à leur projet de vie. Une œuvre métaphorique, envoûtante dans ses turbulences énigmatiques.
The Place, c’est l’enseigne lumineuse rose fluo qui désigne ce bar anonyme où s’est installé un homme à la maturité soignée. Il semble avoir ses habitudes. Seul, il occupe toujours la même table. Tous les jours et à toutes heures, différents protagonistes viennent le rencontrer et lui parler. Tout cela semble se dérouler selon un rituel bien établi. À chacun, il donne des conseils pour parvenir à exaucer un désir particulier.
Les demandes sont variées : guérir un enfant, passer une nuit avec la playmate de ses rêves, retrouver la foi en Dieu, devenir belle…
Notre homme consulte régulièrement un épais carnet noir et prend note.
Il s’engage fermement à ce que les différents vœux se réalisent mais le prix à payer en contrepartie peut être élevé : placer une bombe dans un lieu public, voler une grosse somme d’argent, violer une femme… Un contrat sera établi en bonne et due forme, et chaque intervenant viendra rendre compte de l’évolution de sa mission.
Une fois qu’il accepte de rentrer dans le va-et-vient de ces différents demandeurs, le spectateur se laisse entraîner dans ces destinées qui peuvent finir par se croiser. Et, inexorablement, il ne peut s’empêcher de vouloir percer le mystère de cet homme solitaire, chef d’orchestre de sollicitations disparates. Est-ce un substitut de la volonté divine ? Un ange déchu qui négocie des pactes qui sentent le souffre ?
© Les Grignoux