C’est tout un pan de l’Algérie qui s’exprime ici, qui nous raconte les blessures et les drames, les espoirs et les déceptions d’une société traversée par des vents contraires : la fougue d’une jeunesse qui se cherche et se perd parfois, les désillusions des adultes qui ont connu le goût des utopies, mais aussi celui du sang.
L’histoire se passe sur une journée et une nuit, à Alger, si belle, si mystérieuse quelle que soit la lumière qui l’éclaire ; elle prend corps à travers plusieurs protagonistes, de différentes générations et origines sociales.
Il y a d’abord le couple bourgeois formé par Samir et Amal, d’anciens quatre-vingt-huitards, des militants qui ont participé en octobre 1988 aux émeutes qui ont conduit à la fin du parti unique et à l’ouverture démocratique. Pourtant, ils sont revenus de bien des rêves et espoirs et cette soirée d’anniversaire de leurs vingt ans de mariage a de tristes allures de bilan.
Et puis il y a leur fils, Fahim, jeune adulte plus ancré dans le présent et dans sa ville, dans laquelle il erre avec ses amis étudiants, Reda et Feriel, avant de rejoindre des jeunes d’un tout autre milieu social, dans un quartier populaire, où l’humour, l’alcool et le shit – et pourquoi pas aussi la quête de spiritualité – aident à tuer l’ennui.
Autour, dehors, il y a Alger. Une ville qui semble garder en elle le secret des morts, des disparus et porte comme un fardeau le poids des années d’une guerre civile que l’on tente d’oublier mais à laquelle chacun pense, toujours, tout le temps.