Toutes les angoisses apocalyptiques contemporaines brassées dans un film de genre quasi sans effets spéciaux. Superbe retour au sommet de Kiyoshi Kurosawa.
Des hurlements dans une maison dans laquelle on découvre ensuite une écolière les mains pleines de sang, auteure d’un carnage. Elle marche ensuite sur les routes, indifférente aux accidents qu’elle provoque. C’est le début fulgurant du nouveau film de Kurosawa. Revêtant le genre fantastique (envahisseurs, épidémies…), le prolifique auteur brasse toutes nos angoisses du moment, du terrorisme à la guerre planétaire avec possible fin de l’humanité à l’horizon proche – angoisses universelles certes, mais peut-être encore plus ultrasensibles au Japon, pays qui a quand même connu Hiroshima et Fukushima.
Les extraterrestres ont ici forme humaine et leur superpouvoir consiste à dérober aux humains une part de leur psychisme d’une simple touche de doigt. Par cette opération, l’alien acquiert un peu d’humanité alors que le terrien (ou la terrienne) perd des briques de sa structure mentale.