Fable étrange, drôle et cruelle sur la tyrannie de la beauté, A Different Man bénéficie des excellentes performances de Sebastian Stan (l’interprète de Trump dans The Apprentice), lauréat du Prix d’interprétation à Berlin, Adam Pearson et Renate Reinsve (l’héroïne de Julie en 12 chapitres)
Aspirant acteur, Edward passe en vain audition après audition. Il a du talent, mais est atteint de neurofibromatose, une maladie causant l’apparition de tumeurs sur les tissus nerveux du visage. Et, à l’évidence, l’industrie est incapable de voir au-delà des apparences. Mais voici que grâce à un traitement expérimental, Edward se retrouve avec un minois de star de cinéma. Choisi pour tenir le rôle principal dans une pièce de théâtre off-Broadway, son rêve, Edward est remplacé à la dernière minute par un certain Oswald… qui est atteint de neurofibromatose. De quoi attiser sa jalousie…
À voir le grain de l’image (le film a été tourné en 16 mm), on se croirait plongé dans le New York des années 1970, plus précisément celui d’Annie Hall de Woody Allen. Avec ses pantalons en velours et ses chemises à carreaux, Edward a tout de l’anti-héros new-yorkais bataillant avec ses névroses dans les rues de Manhattan. L’originalité du script est d’ajouter à cette quête existentielle tourmentée une dimension métaphysique toute singulière questionnant notre rapport au corps, à l’image.
Tragicomédie noire lorgnant parfois du côté du film de genre, A Different Man est un film troublant et déroutant qui déjoue sans cesse nos attentes. Une production A24 explorant encore une fois des horizons inédits tout à fait réjouissants.
d’après LEDEVOIR.COM