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affiche du film Trois amies

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Trois amies

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  • Réalisé par
    Emmanuel Mouret
  • Interprété par
    India Hair, Camille Cottin, Sara Forestier, Vincent Macaigne, Grégoire Ludig, Damien Bonnard
  • Distributeur
    Vertigo Films Distribution
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France
  • Année
    2024
  • Durée
    01 h 57
  • Version
    Version française
  • Date de sortie
    2024-11-06

Quel plaisir de retrouver la petite musique délicate et réconfortante du cinéma d’Emmanuel Mouret ! Et ses personnages si délicieux qui se hasardent dans l’amour, l’amitié et ces infimes contrariétés du quotidien où résident parfois les plus grands renversements de l’existence. En compétition à la Mostra de Venise 2024 

Joan (India Hair) n’est plus amoureuse de Victor (Vincent Macaigne) et souffre de se sentir malhonnête avec lui. Alice (Camille Cottin), sa meilleure amie, la rassure : elle-même n’éprouve aucune passion pour Eric (Grégoire Ludig) et pourtant leur couple se porte à merveille ! Elle ignore qu’il a une liaison avec Rebecca (Sara Forestier), leur amie commune… Quand Joan décide finalement de quitter Victor et que celui-ci disparaît, la vie des trois amies et leurs histoires s’en trouvent bouleversées. 

Chacun des films d’Emmanuel Mouret est une déclinaison différente mais toujours familière du précédent. Dans Chronique d’une liaison passagère, il nous contait l’intimité d’un couple tâtonnant gracieusement dans les troubles d’une relation adultère. Ici, il nous entraîne dans le sillage d’un groupe d’amis, trentenaires, profs, expérimentant les désirs et les désillusions sentimentales de cette tranche d’âge. Nous suivons plus particulièrement les trajectoires de ces trois amies – Joan, Alice et Rebecca –, au fil des conversations qu’elles partagent, mais aussi des allers et retours que s’autorisent la narration, passant sans accroc de l’une à l’autre, ou du passé au présent pour mieux nous faire appréhender le nuancier d’émotions qui les traversent.

Comme toujours dans les films de Mouret, l’apparente simplicité des situations dissimulent une heureuse complexité qui est celle de la vie-même et que le cinéaste déplie avec délicatesse, intelligence et fantaisie. Dès les premières minutes du film, nous constatons que le narrateur de cette histoire, Victor, n’appartient déjà plus au récit. Il est une présence spectrale, à la fois en-dedans et en-dehors des aventures que vivent les protagonistes, les observant se démener avec leurs existences et commentant leurs hésitations. Cette approche originale donne toute sa singularité au récit, sa tonalité décalée qui ne supprime rien de sa fluidité. On se balade dans le film comme dans une conversation familière et amicale, s’apparentant à celle que déroule les personnages au gré de leurs déambulations. Toute la beauté du geste esthétique de Mouret tient dans cette mise en scène de la parole, littéraire et pleine d’esprit en même temps que spontanée et ordinaire. Le format Scope (permettant de passer du plan large au plan serré), sa façon d’envisager le cadrage, tout est pensé pour mettre en valeur les dialogues, révélateurs des tourments existentiels des personnages et de leurs petits arrangements – pas toujours vertueux – avec la vie. 
Ce qu’on aime par-dessus tout chez le cinéaste, c’est cette façon si désinvolte d’envisager l’amour et l’amitié comme des sujets on ne peut plus sérieux. Parce qu’après tout, comme le dit l’un des protagonistes dans le film, « être vivant, c’est aussi s’inquiéter, être triste, être perdu… ». 

Alicia Del Puppo, Les Grignoux

Fiche PDF du film