Ce film est disponible également en matinées scolaires
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L’intense et touchant portrait d’une amitié aux prises avec les démons de l’addiction. Et la naissance d’une cinéaste dont on retiendra le nom : Marie Garel-Weiss.
Elles sont jeunes, belles, devraient mordre la vie à pleines dents, mais leurs parcours les ont menées à se frotter aux drogues dures et, comme on peut l’imaginer, elles ne s’en sont pas sorties indemnes. Elles ne se connaissent pas mais intègrent ensemble le même centre de désintoxication. Céleste a 19 ans et est très en colère sur le monde qui l’entoure, autant le personnel encadrant qui pense avoir tout compris, que les résidents qui jouent le jeu des groupes de parole sans se poser de questions. Sihem, elle, est plus discrète, moins à même d’exprimer ses blessures intimes mais tout aussi révoltée. Légèrement plus âgée que Céleste, elle est venue au centre de son propre gré sans avertir ses proches, ne voulant pas les décevoir. Leur rencontre dans cet espace de vie particulier, hors du monde, où chacune partage intimement l’expérience de l’autre, va immédiatement les rapprocher.
Les médecins ne voient pas cette amitié d’un bon oeil, considérant leur relation fusionnelle comme un ersatz à la fulgurance des drogues. Mais Céleste et Sihem se fichent bien des avertissements. Infiniment vivantes quand elles sont ensemble, prises d’une pulsion de vie, de fête, elles vont enfreindre à plusieurs reprises le règlement intérieur, ce qui ne va pas plaire à la direction…
Mises à la porte de l’institution, elles vont alors devoir se débrouiller, sans un sou et extrêmement fragiles face aux tentations du monde extérieur. Leur amitié résistera-t-elle à cet environnement ? L’une d’elle ne va-t-elle pas, comme les éducateurs le supposaient, tirer l’autre vers le bas ?
La fête est finie raconte, avec beaucoup d’acuité et de sensibilité, les ravages de l’addiction et le combat pour redevenir clean : le manque, la recherche permanente d’argent qui mène inévitablement au racolage, la violente descente aux enfers et la lutte à mener pour s’en sortir, pour résister chaque jour à l’envie d’en reprendre.
La réalisatrice trouve l’équilibre délicat entre scènes collectives, où chacun délivre une part de son histoire, et l’infinie solitude que chacun trimballe avec lui quand il s’agit de reprendre sa vie en main. Dans cet exercice de jeu complexe entre rage de vivre et abandon total, les deux actrices principales sont tout bonnement incroyables. On ne sait jamais qui de Céleste ou Sihem est la plus chancelante, la moins armée face aux aléas de la sobriété. Leur amitié a ceci d’unique – et de tragiquement magnifique – qu’elle prend racine dans la douleur du manque et grandit dans l’angoisse de la rechute. Un programme d’une belle intensité.
© ALICIA DEL PUPPO, LES GRIGNOUX
Enseignants, ce film est également proposé à Liège en matinée scolaire : infos et réservation ici
Dans la presse :
À l'occasion de la sortie du film, Moustique publie un article complet sur la question des assuétudes et de l'ouverture d'une première salle d'accompagnement pour les drogués à Liège
