Dans la continuité de ses œuvres littéraires, l’écrivaine Christine Angot saisit aujourd’hui une caméra pour confronter ses proches au drame qui l’habite depuis l’adolescence : les viols que son père lui a fait subir depuis l’âge de 13 ans.
Un documentaire d’une rare intensité
L’implication que l’on voit à l’écran nous précipite en plein dans le sujet qui ne cesse d’être discuté : l’implication des proches, qui se sont défilés, qui n’ont pas pu faire face à la réalité de l’inceste ou qui ont voulu l’ignorer. Il est encore temps d’être là, leur dit en quelque sorte Angot, en plaçant devant sa caméra sa belle-mère, sa mère, son ex-mari. À leur tour de faire l’expérience de l’épreuve de vérité que permet le cinéma. Le film devient alors un révélateur puissant. Non pas de ce qui a été tu jusque-là, mais du silence qui perdure et a enfermé la romancière dans sa solitude…