Une timide professeur de physique est méprisée par ses élèves et ses collègues dans un lycée professionnel de banlieue. Un jour, elle est foudroyée et sent en elle une énergie nouvelle, mystérieuse et dangereuse…
Film prolongé uniquement au Caméo
Encore Isabelle Huppert en mode femme fatale ? Non. Pas du tout. Elle est d’une fragilité absolue. Un peu trop blanche, elle nous semble en lévitation permanente. Elle incarne une prof de physique (Madame Géquil) dans un lycée technique en banlieue. Elle tente péniblement d’enseigner à des élèves qui n’ont de cesse de l’humilier.
Elle réagit mollement, à contre-temps et nous donne l’impression d’être au bout de la vie. Elle s’accroche à sa matière et a de la compassion pour cette classe qui ne la ménage pas.
Il ne faut pas s’attendre à ce que Serge Bozon nous lance son petit couplet sur les servitudes de l’éducation nationale. Nous sommes à mille lieues d’Entre les murs de Laurent Cantet. Le réalisateur filme cet établissement scolaire et son inscription dans un quartier populaire comme un espace insolite, à la limite du fantastique, avec ses bancs alignés, ses équations au tableau, ses instruments de mesure et d’expérimentation, ses grappes d’élèves hostiles, indifférents, moqueurs.
Un soir de tempête, Madame Géquil est frappée par la foudre. Au réveil le lendemain matin, quelque chose a changé chez elle, mais on ne sait pas bien quoi. Son côté obscur (Madame Hyde) semble s’être réveillé d’un coup. Va-t-elle pouvoir dompter cette énergie nouvelle qui la possède ?
Bozon adapte ici librement Le cas étrange du Docteur Jekyll et Mister Hyde de Robert Louis Stevenson.
© LES GRIGNOUX