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Après nous avoir enchantés avec Adieu les cons — et participé grandement au retour du public dans les salles obscures en rassemblant plusieurs millions de spectateurs en France et en Belgique après le confinement —, Albert Dupontel écrit et réalise une nouvelle comédie douce-amère sur le pouvoir, rythmée, drôle, émouvante et merveilleusement interprétée !
Mademoiselle Pove (Cécile de France, dans un rôle fait sur mesure), journaliste en disgrâce, est mandatée par sa direction pour couvrir la campagne de l’entre-deux-tours de Pierre-Henri Mercier (Albert Dupontel), le candidat favori dans la course à la présidentielle. Malgré les injonctions de sa direction qui lui impose une ligne politiquement correcte, elle décide d’enquêter sur cet homme qui semble bien trop lisse pour ne pas cacher quelque chose de louche. Son caméraman Gus (Nicolas Marié, impeccable), les us et coutumes du foot et sa pugnacité l’amènent à découvrir une série de secrets qui risquent bien de chambouler la campagne du politicien…
Quel bonheur de se plonger dans un film écrit par un vrai raconteur d’histoires !
En parlant ici des gens qui prennent le pouvoir et refusent de reconnaitre leurs erreurs, le cinéaste nous oblige à réfléchir sur ce qui fait avancer le monde. Un thème un peu bateau, diront certains… Mais peu importe car, comme toujours, Dupontel traite son sujet au travers de filtres sensibles, intelligemment tissés, bourrés d’humour et d’humanisme (qui vont souvent de pair d’ailleurs). Mine de rien, grâce à des dialogues qui font mouche, à des procédés de mises en scène cartoonesques et à un véritable sens de la dramaturgie, il fait à nouveau passer un message universel.
Adieu les cons nous invitait à être moins cons, Second Tour nous interpelle sur la responsabilité de celles et ceux à qui nous confions les manettes de la marche du monde.
Oscillant en permanence entre la drôlerie et l’émotion, le film nous embarque à toute vitesse dans une aventure rocambolesque qui prend assez vite des allures de thriller loufoque. On ne s’ennuie pas une seule seconde. Dupontel est un fabriquant de personnages. Il les aime, les imagine et ensuite les laisse prendre leur vie en main. À l’écran, l’alchimie entre Cécile de France et Nicolas Marié fonctionne à merveille, et le cinéaste nous offre en prime une courte séquence jubilatoire avec un Bouli en entraineur de foot absolument déjanté, on se régale ! Second Tour coche toutes les cases : drôle, touchant, intelligent et vitaminé. Une vraie pépite qu’il ne faut pas louper cet automne !
LAURENCE HOTTART, les Grignoux
