Dans Augure, son premier long métrage, l'artiste multidisciplinaire belge Baloji s’inspire des pleureuses dépêchées pour le décès de son père. Une œuvre d’une originalité criante, primée au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard
Après quinze ans d’absence, Koffi (Marc Zinga, que l’on est heureux de revoir sur grand écran) retourne au Congo pour présenter sa femme enceinte à sa famille (Lucie Debay, que l’on voit partout ces derniers temps, pour notre plus grand plaisir !). Considéré comme un sorcier par les siens, Koffi rencontre trois autres personnages qui, comme lui, veulent s’affranchir du poids des croyances et de leur assignation. Seule l’entraide et la réconciliation leur permettront de se détacher de la malédiction qui les touche.
Baloji est un impressionnant touche-à-tout, à la fois rappeur (MC Balo dans Starflam), auteur-compositeur, poète, performeur, réalisateur et directeur artistique de clips, acteur, styliste... Alors, pour la réalisation de son premier long métrage, il a une fois de plus usé de sa géniale créativité. Concernant l’élaboration de ses personnages, par exemple : Baloji a réalisé des bandes-son associées à chacun des quatre protagonistes principaux, qui ont servi d’inspiration pour l’intention de jeu des acteurs et des actrices. Par ailleurs, doté de la capacité de synesthésie, un phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés, en l’occurrence l’audition colorée (il perçoit des couleurs en réponse à des sons), il a exploité ce don afin de nourrir ses choix des décors, de costumes et, de façon générale, sa mise en scène. Ces processus de création atypiques participent sans aucun doute à expliquer pourquoi Augure est plus qu’un simple objet filmique, c’est une véritable œuvre d'art !