La dernière œuvre du cinéaste engagé Ken Loach lutte contre la haine et le populisme en prônant la solidarité et le vivre-ensemble
TJ Ballantyne est le propriétaire du « Old Oak », un pub situé dans une petite bourgade du Nord de l’Angleterre, village sinistré depuis la fermeture de la mine locale des années auparavant. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. Mais l’arrivée de réfugié.e.s syrien.ne.s va créer des tensions dans le village, car certains habitant.es s’accrochent à leurs privilèges (conserver un espace « entre eux ») et ne veulent pas se confronter à d’autres réalités sociales (tout aussi dures que les leurs). Bref, ils ont peur de « l’étranger ».
Mais TJ (très beau personnage bienveillant) fera fi des critiques et remarques racistes de ses clients et amis, et se liera d’amitié avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, et aidé.e.s par d’autres citoyen.ne.s, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale en développant une cantine pour les plus démuni.e.s, quelles que soient leurs origines.
The Old Oak parvient ainsi à témoigner des difficiles situations d’accueil pour les réfugié.es sans occulter ni opposer les problématiques et la précarités socio-économiques que vivent les villageois. Le film démontre aussi que l’exclusion et le rejet de l’autre n’améliorent les conditions de personne, bien au contraire : face aux maux qu’engendre notre société capitaliste, ce sont justement l’acceptation des différences, le vivre-ensemble et la convergence des luttes qui permettent de retrouver une vie digne pour tou.te.s.
Bérengère Sommaruga, les Grignoux