Ce film est disponible également en matinées scolaires
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Thomas Lilti, à qui l’on doit plusieurs films gravitant autour de la figure du médecin (Hippocrate, Médecin de campagne), s’attaque aujourd’hui à une autre profession, celle de prof, et signe un film choral généreux, galvanisant, qui célèbre ce métier en même temps qu’il en montre les difficultés
C’est la rentrée. Une nouvelle année scolaire au collège qui voit se retrouver Pierre, Meriem, Fouad, Sophie, Sandrine, Alix et Sofiane, un groupe d’enseignants engagés et soudés. Ils sont rejoints par Benjamin, jeune professeur remplaçant sans expérience et rapidement confronté aux affres du métier. À leur contact, il va découvrir combien la passion de l’enseignement demeure vivante au sein d’une institution pourtant fragilisée.
L’homme ou la femme derrière le ou la professeur·e, voilà ce que désire avant tout nous faire voir Thomas Lilti. Qui sont les personnes dissimulées derrière cette gestuelle et ce langage appliqués, attentives à transmettre une matière en même temps que des appuis qui permettront aux élèves — ces futurs adultes — d’habiter le monde ? Quelles sont les passions qui les traversent ? Les préoccupations intimes et quotidiennes qui les contraignent ?
Le réalisateur dépeint ce groupe de profs — tous incarnés par des acteurs et des actrices qu’on adore redécouvrir à l’écran comme Vincent Lacoste, François Cluzet ou Adèle Exarchopoulos — comme une entité, unie par la même affection pour leur métier, partageant cette flamme indispensable qu’on appelle vocation et sans laquelle la plupart auraient déjà abandonné.
Et puis, la caméra se focalise brièvement sur chacun d’eux, nous montrant leurs foyers, leurs tracas, leurs histoires personnelles dont ils ne peuvent totalement se détacher quand ils mettent un pied en classe.
Suivant la trajectoire du prof novice qui découvre le milieu scolaire et en fait peu à peu l’apprentissage grâce à l’appui des anciens, le scénario brosse toute une série de situations qui témoignent des difficultés à pratiquer ce métier qui demande à ces profs abnégation et persévérance, mais aussi une foi ultime en l’utilité de leur fonction. Investis, engagés, passionnés, ils sont peut-être l’un des derniers piliers de nos démocraties. Et c’est dans un très beau geste cinématographique que Thomas Lilti leur rend les honneurs.
ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux
