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affiche du film Les Damnés ne pleurent pas

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Pas de séances programmées pour ce film dans nos salles pour l'instant.

Les Damnés ne pleurent pas

  • Réalisé par
    Fyzal Boullifa
  • Interprété par
    Aïcha Tebbae, Abdellah El Hajjouji,Antoine Reinartz
  • Distributeur
    O'Brother
  • Langue
    arabe, français
  • Pays d'origine
    France/Belgique/Maroc
  • Année
    2022
  • Durée
    01 h 50
  • Version
    Version originale sous-titrée en français
  • Date de sortie
    2023-07-12

Cette chronique intimiste, tout en mouvement permanent, raconte la trajectoire d’une mère et de son fils qui sont dans l’incapacité de trouver leur place, incarnant ces laissés-pour-compte d’une société marocaine partagée entre tradition et modernité

Fatima-Zahra traîne son fils de 17 ans, Selim, de ville en ville, fuyant les scandales qui éclatent sur sa route. Quand Selim découvre la vérité sur leur passé, Fatima-Zahra lui promet un nouveau départ. Ils arrivent alors à Tanger, où de nouvelles rencontres leur donnent l’espoir d’atteindre la légitimité qu’ils recherchent tant. Mais ces aspirations menacent la relation fusionnelle qui les lie depuis toujours…

Présenté dans une section parallèle du festival de Venise, ce film marocain (coproduit par les liégeois de Frakas Productions) exprime un point de vue critique sur son pays, où le pouvoir patriarcal est encore très prégnant. Il nous plonge dans un contexte sensible et très précaire, dans lequel il est impossible de trouver sa voie si on est différent.

Les deux personnages principaux sont confrontés à une profonde crise intérieure, qui brise les fondations de leur relation mère-fils et qui, en creux, révèle le caractère instable d’une vie dans la marginalité. La mère est travailleuse du sexe et rejetée de toute part, et le fils, sans emploi, en plein questionnement identitaire, est forcé d’accepter un travail dégradant pour subvenir à leurs besoins.

C’est une histoire universelle sur la relation haute en couleur entre une mère et son fils, un récit initiatique sur la nécessité de couper le cordon pour, enfin, voler de ses propres ailes. La particularité est qu’elle prend ses racines dans un Maroc qui abandonne les plus fragiles, condamnés à être exploités, à se perdre dans des parcours difficiles et non désirés par manque de stabilité et de perspective.

Les scènes où le fils côtoie ces colons d’un nouveau genre, hommes friqués en recherche d’expériences sexuelles pour asseoir leur pouvoir sur des jeunes hommes fragiles, témoignent de la violence d’un monde décidément sans sentiment.

Le réalisateur cherche, avant tout, à nous placer au plus près de ses deux personnages, dans l’intimité de leur quotidien, et sa mise en scène, discrète, est à leur service. Tout passe par la tension et la succession des épreuves traversées par les personnages et ce perpétuel va-et-vient sentimental entre la fusion et le rejet, le fils ayant du mal à comprendre sa mère ou à assumer ses propres désirs.

Généreux et lucide, Les Damnés ne pleurent pas s’inscrit dans un contexte socio-politique complexe qui rend le besoin de liberté et de reconnaissance de ses deux héros encore plus vital. Le fait qu’ils ne baissent jamais les bras avec l’espoir de voir surgir la lumière, un jour ou l’autre, est particulièrement poignant.

NICOLAS BRUYELLE, les Grignoux

>> À partir de sa date de sortie (voir fiche technique ci-dessus), vous pouvez considérer que ce film sera visible au minimum durant 3 à 4 semaines dans les salles des Grignoux.

Fiche PDF du film