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affiche du film Sur l'Adamant

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Pas de séances programmées pour ce film dans nos salles pour l'instant.

Sur l'Adamant

  • Réalisé par
    Nicolas Philibert
  • Distributeur
    Cherry Pickers
  • Langue
    français
  • Pays d'origine
    France
  • Année
    2023
  • Durée
    01 h 49
  • Version
    Version française
  • Type
    Documentaire
  • Date de sortie
    2023-05-31
  • Récompenses

    Ours d'Or à la Berlinale 2023

En filmant le quotidien d’une péniche accueillant des personnes souffrant de troubles psychiques, Nicolas Philibert (De Chaque Instant, La Maison de la radio, Être et avoir) nous offre une bouffée d’humanité. Magnifique portrait d’un lieu, Sur l’Adamant illustre aussi la singularité d’une parole qui trouve peu d’écho dans notre monde hyper connecté. Poétique et revigorant, voilà un film qui réchauffe les cœurs 

L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il offre à ses résidents un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan. L’équipe qui l’anime est de celles qui tentent de résister autant qu’elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie. Ce film part à la rencontre des patients et soignants qui en inventent jour après jour le quotidien.

Ce qui nous touche en premier lieu à la vision du film, ce qui éveille nos sens et fait basculer nos attentes, c’est d’abord la beauté de la langue qui y circule. Philibert filme les résidents de cette péniche, dialogue avec eux, enregistre leur parole dans un geste cinématographique empli d’humanité qui accorde de l’importance à leurs phrasés, leurs accents, leurs mimiques, et révèle à travers eux la vision toute singulière qu’ils portent sur le monde, leur manière de le penser qui diffère étrangement de la nôtre et qui, pourtant, l’élargit. À l’opposé du discours médiatique où toute allocution doit être impactante, suggérer le désir d’un clic, Sur l’Adamant nous invite à écouter, à regarder et à penser. Parfois déroutante, toujours stimulante, cette parole nous pousse sans cesse à réfléchir sur la notion de normalité, à l’endroit où nous nous situons vis-à-vis d’elle, et tout ce que nous avons à gagner à emprunter ses lignes de fuite poétiques.

Sur l’Adamant, l’art et la pratique artistique ont une grande importance. Le quotidien est rythmé par des ateliers de danse, d’art plastique, etc. où soignants et patients se mélangent sans qu’on puisse parfois les distinguer les uns des autres. Cette confusion pousse inévitablement le spectateur à se défaire de ses préjugés, à accepter le flou, se poser des questions, s’inscrire dans le mouvement philosophique du film.

Dans un monde où la pensée hors des marges fait souvent défaut, où les institutions de soins doivent répondre à des contraintes de rentabilité et où l’art et la culture sont considérés comme non essentiels, cette petite bulle d’air flottante qu’est l’Adamant, fragment d’humanité résistant aux algorithmes et aux pressions économiques, ne peut que nous enchanter. À l’image de cette péniche, le film de Nicolas Philibert apparaît, lui aussi, comme un objet rare dans le paysage du cinéma français, trop fréquemment soumis aux arguments publicitaires et aux émotions à l’emporte-pièce. Le jury de la Berlinale, présidé par Kristen Stewart, a eu la belle idée – l’audace aussi – de lui remettre son grand prix, l’Ours d’or. On ne peut que saluer cette décision.

ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux

>> À partir de sa date de sortie (voir fiche technique ci-dessus), vous pouvez considérer que ce film sera visible au minimum durant 3 à 4 semaines dans les salles des Grignoux.

Fiche PDF du film