Le désormais incontournable Ari Aster revient avec une œuvre entre film d’horreur psychologique et comédie cauchemardesque : un quinqua névrosé doit rendre visite à sa mère et son parcours se transforme en une odyssée remplie de délires effrayants et d’étrangetés
Beau Wassermann, un homme paranoïaque et perturbé, doit rendre visite à sa mère. Ce qui ne devait être qu’une simple visite de courtoisie se transforme en un parcours du combattant jalonné d’événements horribles et hallucinatoires, qui contraindront Beau à affronter d’anciens traumatismes…
En deux longs métrages (Hérédité, Midsommar), Ari Aster aura réussi à se hisser au sommet de ce que certains appellent désormais la « elevated horror », terme désignant cette nouvelle génération de cinéastes (Jordan Peele, Robert Eggers, etc.) qui amènent un nouveau souffle au sous-genre de l’Art horror (ou horreur d’art et d’essai, si l’on veut).
Avec ce troisième film, une thématique-phare se dégage clairement dans la filmographie du réalisateur américain : les dysfonctionnements au sein du cercle familial. Un sujet idéal pour exploiter à travers une forme expérimentale les angoisses liées à ces relations perturbées, voire destructrices. Beau Is Afraid est en effet un film à la mise en scène extrêmement aboutie, fait de plans impossibles, d’images évocatrices, de longs zooms et de plans-séquence pesants, de match cuts millimétrés, d’idées remarquables (dont un segment en animation et carton-pâte), le tout étant au service d’un récit sur nos névroses et nos rapports aux autres. Reste à voir si ce monde que traverse Beau, à la fois cauchemardesque, drôle, inquiétant et dérangeant, est issu de sa psyché… ou pas.