Pas de séances programmées pour ce film dans nos salles pour l'instant.
Alexis Michalik, l’auteur et réalisateur d’Edmond (2018), adapte à nouveau une de ses pièces pour le cinéma. Une histoire d’amour est un mélo attachant qui titille abondamment nos glandes lacrymales et nous laisse émus, mais heureux !
Katia et Justine tombent amoureuses. Malgré la peur de l’engagement et le regard des autres, elles décident de faire un enfant, laissant le hasard décider de qui le portera. Mais alors que Katia tombe enceinte, Justine la quitte soudainement. Douze ans plus tard, Justine est retournée à une vie rangée et Katia, qui a gardé l’enfant, apprend qu’elle est condamnée. Contrainte de trouver en urgence un tuteur pour sa fille, elle se tourne vers sa seule option : son frère William, écrivain cynique et désabusé…
Ne vous laissez pas influencer par ce synopsis condensé qui, en tentant de résumer une histoire au long cours, ne permet pas d’en mesurer l’intensité émotionnelle, les petites ou grandes tragédies humaines et familiales qui vont égrener la vie de Katia et William, frère et sœur dont le baromètre dramatique pourrait aisément rivaliser avec celui de Meredith Grey (l’héroïne de Grey’s Anatomy, pour ceux qui ne la connaissent pas). Comme dans cette série et comme dans tout bon mélo – mais aussi comme dans la vie parfois, malheureusement – le sort s’acharne sur les personnages principaux : ruptures, deuils, accidents, rien ne leur est épargné. Toute la réussite du film, ce qui fait qu’on y croit et qu’on entre dedans malgré tout scepticisme scénaristique, est qu’on s’attache terriblement à ces personnages et à leur injuste infortune.
Le titre ne nous ment pas, le film d’Alexis Michalik est traversé d’amour, romantique, familial, filial, de tous types. Pourtant, aussi fou que cela puisse paraître, il ne tombe jamais dans l’indigeste mièvrerie sentimentale. Ça a quelque chose à voir avec le talent des acteur·rices, dont le naturel nous transporte, et avec l’habileté de l’écriture et de la mise en scène, portées par une certaine fougue et qui ne cesse d’être en mouvement, avec l’humour aussi qui s’invite sans cesse dans les dialogues. Certes, il faudra laisser son cynisme de côté avant d’entrer dans la salle, mais outre cette légère condition, si vous êtes habituellement friands de comédies dramatiques et romantiques, il y a fort à parier que vous apprécierez la petite musique de ce film. Parce qu’il n’y a pas que le rire qu’on partage au cinéma, il y a aussi les larmes et, à vrai dire, ça fait un bien fou.
ALICIA DEL PUPPO, Les Grignoux
