Lisa Azuelos (LOL) offre à Alexandra Lamy le rôle d’une mère courage qui, fragilisée par le coma dans lequel est plongé son fils, cherche à donner un sens à sa vie. Adapté du best-seller de Julien Sandrel, ce film de facture classique bien de son temps évite le lourd mélo pour une touchante leçon de vie
C'est le pari fou d'une mère prête à tout pour aider son fils à se réveiller du coma. Après l'accident de Louis, 12 ans, Thelma décide de réaliser à sa place les " 10 choses à faire avant la fin du monde " qu'il avait inscrites dans son journal intime. En écoutant ces aventures, Louis verra combien la vie est belle et qu'il doit revenir ! En accomplissant à 40 ans les rêves d'un ado, Thelma va vivre un voyage incroyable qui l'emmènera bien plus loin que ce qu'elle imaginait...
De la grave hospitalisation d’un fils à l’attente désespérée d’une mère en train de perdre pied, il y avait de la matière pour un mélodrame familial, strict et peut-être trop étouffant. Lisa Azuelos choisit une autre voie, moins lourde, plus ouverte et délicate, qui s’accorde parfaitement à l’échappée solitaire de son héroïne, capable de conjuguer le spleen et l’énergie dans un même élan jusqu’au-boutiste.
En se lançant dans son pari, Thelma (Alexandra Lamy, très investie dans son rôle) refuse l’impossible et le tragique, tout en gardant les deux pieds sur terre et les sentiments orientés dans la bonne direction, vers ce fils qui lui manque tant, là-bas, dans cette chambre d’hôpital où tout ne tient qu’à un fil, à commencer par ce qui sépare la vie de la mort. S’il se présente avec évidence comme une ode à l’amour maternel, ce film à la fois classique (la succession attendue des épreuves) et personnel (les échappées poétiques, la façon généreuse de filmer le voyage de son héroïne) joue une partition très contemporaine. Il se révèle symptomatique d’une époque en crise en racontant, plus largement, le besoin vital de recomposer un horizon plus serein, à l’écoute de sa propre fragilité intérieure.
NICOLAS BRUYELLE, les Grignoux