Derrière ce titre hilarant se niche le nouveau délire cinématographique de Quentin Dupieux. Moins d’un an après la sortie d’Incroyable mais vrai, le réalisateur-DJ revient avec une formule qu’il maîtrise à merveille : un film court, un scénario absurde, des acteurs qui s’éclatent et un moment de cinéma parfaitement jubilatoire
Après un combat acharné contre une tortue démoniaque, cinq justiciers qu’on appelle les « Tabac Force » reçoivent l’ordre de partir en retraite pour renforcer la cohésion de leur groupe qui est en train de se dégrader. Le séjour se déroule à merveille jusqu’à ce que Lézardin, empereur du Mal, décide d’anéantir la planète Terre…
On pourrait s’en tenir à ce synopsis déjà bien barré, mais… on a envie d’en rajouter, parce que les détails qui parsèment le film sont d’une telle incongruité qu’ils en font toute la saveur. On ne sait d’ailleurs par où commencer. Peut-être par la combinaison en lycra bleu et jaune de ces super-héros anti-tabac tout droit sortie d’un manga japonais, ou par la coupe au bol sixties de Vincent Lacoste, ou encore par le fait que leur chef, Didier, soit une marionnette de rat baveuse qui a la voix d’Alain Chabat et qui fait, malgré son dégluti gluant, tomber toutes les filles.
Ces justiciers se retrouvent donc au bord d’un lac avec pour mission de ressouder leurs liens, mais ignorent comment s’y prendre. Alors, ils commencent à se raconter des histoires d’horreur, et chaque récit fait l’objet d’une mise en image constituant un court métrage à part entière. Et Quentin Dupieux d’y trouver une occasion supplémentaire pour déployer sa débordante imagination.
Qu’on ne s’y trompe pas ! Si cet ovni cinématographique a tout de la farce fantasque bourrée de références pop, il n’en demeure pas moins connecté à notre monde contemporain, à travers les thématiques qu’il aborde l’air de rien, mais aussi par cette conscience ultime qu’il porte en lui de notre terrible besoin d’échappatoire.
ALICIA DEL PUPPO, les Grignoux