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Quatorze ans après son premier long métrage Stella, sorte de récit autobiographique sur son enfance, la réalisatrice Sylvie Verheyde poursuit la narration en nous invitant à suivre les errances existentielles d’une Stella adolescente dans le Paris décomplexé des années 1980
Stella est amoureuse, et elle préfère avoir l'amour en tête. Elle pourrait pourtant être préoccupées par d’autres choses : l’échéance du bac qui approche, les galères de sa mère, son père qui se comporte en abruti fini... Mais comme elle ne sait pas trop ce qu’elle veut faire de sa vie après le lycée, elle s’accroche aux copines et à l’amour. Stella est amoureuse, et c’est le plus important. Le reste attendra !
On se souvient tous de ce moment charnière de notre vie : la fin de l’adolescence, quand tom-bait sur nos épaules le poids de notre destinée à travers le passage obligatoire de la réussite scolaire. C’était aussi le temps des premières amours et des premiers dilemmes. La réalisa-trice Sylvie Verheyde propose un film intimiste, merveilleusement soutenu par la jeune Flavie Delangle, qui interprète avec authenticité une Stella qui nous ramène dans nos premières introspections de jeunesse. On y retrouve des émois tendres, mais aussi parfois sauvages et douloureux, que l’actrice transmet avec justesse.
Stella nous emmène dans le Paris du début des années 1980, à une époque où l’on ne se prend pas trop la tête : on fait l’amour, on picole, on fume partout et tout le temps. Le sida et les discours moralisateurs n’ont pas encore fait leur entrée. C’est l’époque décomplexée des boites de nuit, d’un esprit punk jubilatoire. « No futur », certes, mais se marrer en attendant la fin, ça oui. La jeune Stella, à l’aube de sa vie de femme, a bien l’intention d’en profiter. À l’heure où ce « no futur » se fait presque tangible, Stella nous offre une bouffée d’air dans un passé qui semble désormais un peu plus léger. Vous verrez, ça fait du bien.
GUILLAUME KERCKHOFS, les Grignoux
